« Avec le soutien de Fosun et de Sanyuan, nous sommes très enthousiastes à l’idée de poursuivre notre croissance sur nos marchés historiques français et italien, et d’accélérer notre expansion internationale, en particulier en Chine, où nous pourrons exploiter le vaste réseau de distribution de Sanyuan ». Pour Patrick Cahuzac, le P-dg de St Hubert, la prise de contrôle par les groupes chinois Fosun et Sanyuan du fabricant de margarine est bien une opportunité. Avec un siège basé à Rungis, un site de production installé à Ludres, en banlieue de Nancy, St Hubert appartenait depuis 2012 à la société de capital investissement Montagu Private Equity. Les Britanniques avaient à l’époque débourser 430 millions d'euros pour racheter la société à Dairy Crest, un autre groupe britannique.
Innovation dans la margarine
Si le montant du rachat n’a pas été officiellement communiqué, l’agence Bloomberg estime que le consortium chinois a valorisé l’entreprise à hauteur de 600M¤, avec la dette. Le fabricant de margarine a bouclé son dernier exercice sur 129M€, soit à peu près le même chiffre qu’il y a 5 ans. Dans un marché en décroissance où les marges restent correctes, l’industriel met tous les ans près de 3M€ en recherche et développement pour explorer différents segments. Dernière innovation notable en date : une barquette de margarine parsemée de pépites de chocolat. Face à des groupes comme Unilever ou Lactalis, avec ses 215 salariés et une production de 35.000 tonnes par an, tous produits confondus, St Hubert revendique une place de numéro deux en volume sur le marché NBB, pour « non beurre barquette », soit le marché des matières grasses allégées, avec 42,4 % en France et 69,1 % en Italie. L’offre de rachat, qui doit encore être soumise aux instances représentatives du personnel de Saint Hubert ainsi qu’à l’Autorité de la concurrence, illustre l’appétit des Chinois pour l’agroalimentaire à l’européenne. Avec un chiffre d’affaires estimé à plus de 750M¤, Sanyuan fait partie des plus grands groupes laitiers publics en Chine. En bouclant cette opération avec l’appui de Fosun, connu notamment pour avoir déboursé plus de 12milliards d’euros depuis 2014 dans des opérations de prise de contrôle d’entreprise, le groupe Sanyuan veut introduire en Chine un savoir-faire qui lui fait défaut : fabriquer des produits alimentaires sains avec un très haut niveau de qualité, dans un environnement industriel compétitif.
