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Zach System va injecter 86 millions d'euros dans son usine angevine
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Zach System va injecter 86 millions d'euros dans son usine angevine

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Le groupe italien Zambon va injecter 86 millions d’euros pour développer l’activité du site de sa filiale Zach System à Avrillé (Maine-et-Loire). Augmentation des capacités de production et des surfaces doivent permettre d’accompagner les nouvelles activités de laboratoires pharmaceutiques comme de start-up. 90 emplois pourraient être créés.

L'usine Zach System qui s'étend sur une parcelle de 10 hectares près d'Angers va bénéficier de 86 millions d'euros d'investissements pour faire évolution son process industriel — Photo : Zambon group

Le groupe italien de chimie fine Zambon prévoit d’investir 86 millions d’euros pour développer son site d’Avrillé (Maine-et-Loire) sur la période 2024-2028. Sa filiale Zach System y fabrique des composants ou des médicaments génériques pour l'industrie pharmaceutique. L’annonce a été faite dans le cadre de la 7e édition Choose France le 14 mai. Cette enveloppe vient s’ajouter aux 20 millions d’euros annoncés par le groupe dans le cadre de France Relance 2021 pour développer une usine pilote sur ce site créé en 1972 près d'Angers.

"Ce premier plan de mise à niveau visait à consolider le site, à moderniser les laboratoires et les systèmes informatiques entre 2019 et 2023", rappelle Jean-Paul David, directeur des opérations de Zach System SA. Il confie que "dans les années 2017-2018, le groupe s’est posé la question de fermer ou de relancer ce site". Finalement, Zambon lui consacre un plan stratégique pour les cinq prochaines années.

Le contrôle qualité et la R&D en priorité

Ce plan comprend "une hausse des productions, des volumes et des gammes", précise le directeur. "Environ 65 millions d’euros seront investis dans les laboratoires de contrôle qualité et dans la R&D", annonce Jean-Paul David. "C’est la phase clé dans la prise en charge du projet. La première opération d’investissement concernera R&D, et par conséquent les premières embauches." A terme, ce sont 90 créations de postes qui sont annoncées, dont environ la moitié en production.

Dès la fin de l’année, un laboratoire qualité de 900 m2 sera mis en construction ainsi qu’un laboratoire R&D de 300 m2. "Cela doit nous permettre de réaliser toutes les opérations, y compris les nouvelles demandes", indique le directeur.

Un nouveau process industriel

Dans un deuxième temps, un atelier de production de 1 500 m2 sera installé pour faire évoluer le process de fabrication. "Aujourd’hui, nous avons surtout des machines qui produisent entre 500 kg et une tonne, avec des productions allant jusqu’à 200 tonnes par an pour certains produits. Demain, nous serons en capacité de produire par 10 kg, 20 kg, 30 kg grâce à une nouvelle chaîne de production en continu. Cela permet d’augmenter la production et nous rendra aussi capable de conditionner en petits lots, pour les start-up de la biotech par exemple, mais aussi pour de grands groupes ; il y a aujourd’hui une demande de réduction de la consommation et une prise en compte de l’impact des principes actifs jetés", expose le directeur.

Capter de nouveaux marchés

La production de Zach System est organisée pour répondre à trois types de marchés, présente le directeur : "30 % de l’activité concernent les médicaments génériques produits en volume constant. Une autre partie porte sur les produits captifs, c’est-à-dire commandés directement par le laboratoire Zambon. Actuellement, le groupe a augmenté ses commandes pour générer un Ebitda qui permette d’investir dans les évolutions de notre site et en particulier le plan stratégique."

Le dernier tiers de l’activité est celui qui devrait connaître la plus forte progression. Un bâtiment de stockage de 3 000 m2 sera d'ailleurs créé pour suivre la cadence.

Le CDMO (pour contract development manufacturing organisations) est le nom donné aux sous-traitants pharmaceutiques. Avec ses futures installations, Zach System sera en mesure de répondre aux évolutions du marché et aux nouvelles demandes des laboratoires, mais aussi de nouveaux projets. "À terme, cela devrait représenter 40 % à 45 % de notre activité. Il faut qu’on soit prêt à faire ces nouveaux volumes", annonce Jean-Paul David. Cela signifie "être à l’écoute du marché" mais également "être capable de mettre à disposition en cas de besoin, tel qu’on l’a perçu pendant le Covid".

Onze millions pour économiser l'eau et l'énergie

Autre avantage du futur process industriel : la chaîne utilisera moins de calories pour chauffer "comme une cocotte-minute" dans le process actuel.

Onze millions d’euros vont par ailleurs être dédiés aux considérations environnementales. Le plus gros volet vise notamment à réduire la consommation d’eau de l’usine. "L’an dernier, nous avons consommé 75 000 m3 d’eau, nous descendrons à 45 000 m3. Nous réalisons un investissement conséquent, de l’ordre de 7 à 8 millions d’euros, dans la construction d’une nouvelle usine de traitement pour améliorer la qualité de l’eau rejetée et en réinjecter une partie dans les chaudières et les pompes à vide."

La transition énergétique représente l’autre volet. "Nous allons réduire notre consommation énergétique. Et des études sont en cours pour faire de l’autoconsommation énergétique, voire avec des voisins", informe Jean-Paul David. De plus, "nous allons regarder aux moyens de récupérer la chaleur fatale, et suivre aussi les nouvelles sources d’énergie où l’on pourrait investir demain en local".

Angers # Chimie # Pharmacie # Investissement industriel # Créations d'emplois # International
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