Xenon Groupe a de bonnes bases et des ambitions. Implantée au sein de l’aérodrome de Vannes-Meucon,dans un écosystème aéronautique, la société développe un réseau de services d’entretien de petits avions en France. "Notre objectif est de créer un maillage de centres de réparation d’avions, à la manière de ce que font les enseignes automobiles comme AD ou Norauto dans leur secteur", expose Christophe Perrier, dirigeant du groupe. Unique en son genre en France, Xenon Groupe s’est spécialisé dans la maintenance et l’entretien de petits avions de loisirs appartenant à des privés ou à des aéroclubs. Outre Vannes, Xenon Groupe est implanté à Brest, La Rochelle, Bordeaux et désormais Murcia en Espagne. Il compte une trentaine de salariés.
Une levée de fonds pour mailler le territoire
Pour consolider l’existant et poursuivre son développement en France, Xenon Groupe vient de lever 650 000 euros auprès d’Océan Participations, filiale d’investissement du Crédit Mutuel. Cette opération devrait être complétée par de la dette bancaire. "Nous allons grandir à partir du Grand Ouest, là où nous sommes déjà implantés. Un maillage de centres distants de 200 km, les uns des autres, a du sens. C’est l’idée d’un réseau de proximité", précise Christophe Perrier. Xenon Groupe a déjà identifié plusieurs ateliers cibles et étudiera des opportunités de croissance externe. Là, où il existe de petits ateliers de maintenance, Xenon Groupe mise une distance n’excédant pas 200 km entre ses sites.
À date, l’entreprise pilotée par Christophe Perrier assure la maintenance de 130 appareils. Autant d’avions qui appartiennent à des aéroclubs à plus de 50 %, les autres clients de Xenon étant notamment des écoles de pilotages ou des pilotes privés.
Des avions plus sobres
Outre une croissance géographique, la levée de fonds va permettre à l’entreprise de poursuivre son accompagnement auprès de ses clients pour répondre aux contraintes écologiques. Sur ce cheminement vers la décarbonation, Xenon privilégie des solutions pragmatiques en attendant la maturité des solutions électriques ou liées à l’hydrogène. Elle remplace ainsi d’anciens moteurs à essence plombée pour les remplacer par des moteurs, issus du secteur automobile, et fonctionnant à l’essence sans plomb. "Nous allons accélérer sur ce segment. Ces transformations de moteurs réduisent la consommation de 30 à 40 % par rapport à l’essence plombée", détaille le dirigeant.
Une seconde vie
L’entreprise mise aussi sur d’autres leviers pour grandir. Et là aussi, le parallèle est fort avec le monde de l’automobile. "Nous proposons un service de location de longue durée d’appareils que nous possédons. Ces offres incluent les opérations de maintenance. Cela offre de la sérénité et de la souplesse aux clients", indique Christophe Perrier.
Enfin, Xenon Groupe explore la "remanufacturation" d’avions en fin de vie. Grâce à des compétences internes, en menuiserie aéronautique ou en composites, elle parvient à redonner une seconde jeunesse aux avions. "C’est vraiment un marché qui a du potentiel car le remanufacturing, la remise à "neuf" dure trois mois, le tout pour un tarif qui atteint la moitié du prix d’un avion neuf, avance Christophe Perrier. Cela répond aux besoins des aéroclubs qui voient leur financement baisser mais aussi à ceux de clients privés." Forte de ces pistes d’activités, Xenon Groupe espère passer de 3,2 millions d’euros de chiffre d’affaires à 4 ou 5 millions prochainement.
