En 1996, Coraly Hulin lançait à 22 ans en Sarthe West Cheval, avec un camion ambulant, pour commercialiser du matériel d'équitation, avant d'ouvrir un magasin au Pôle européen du cheval, à Yvré-L'Evêque. Avant la crise du Covid-19, sa petite entreprise employait une demi-douzaine de personnes pour un chiffre d'affaires d'environ un million d'euros. "En 2018-2019, l'activité était difficile et nous étions un peu dans le creux de la vague, raconte Coraly Hulin."
Le sursaut via internet
A tel point que la dirigeante pensait vendre l'entreprise. En 2019, la cession était presque finalisée, mais elle se ravise et décide tout de même de poursuivre l'aventure. "L'histoire n'était sans doute pas terminée, ajoute-t-elle, mais pour qu'elle continue, il fallait faire les choses autrement. Nous avions un site internet mais il ne représentait qu'environ 10% des ventes." Survient alors, en mars 2020, la crise du Covid-19. Les magasins ferment et les compétitions équestres s'arrêtent. Mais les ventes se poursuivent en ligne et le chiffre d'affaires de la sellerie West Cheval décolle sur internet. "L'équipe est passée à plus de 20 personnes, raconte Coraly Hulin, et nous avons augmenté notre surface de stockage en louant un entrepôt logistique de 100 mètres carrés." En un an, le chiffre d'affaires de la sellerie augmente pour atteindre 2,4 millions d'euros.
Gestion des stocks
Pour absorber cette croissance et surtout gagner en efficacité, Coraly Hulin décide d'investir dans la RFID : un système de radio-identification qui permet d'identifier et de localiser les produits. La PME injecte alors 100 000 euros dans la radio-identification : "Cette technologie nous permet de gagner énormément de temps, explique la dirigeante sarthoise. En moins de trois heures, nous réalisons à deux l'inventaire de plus de 25 000 produits. Cela mobilisait auparavant 20 personnes pendant 2 jours. La RIFD nous permet d'éviter les erreurs, de procéder à l'inventaire sans fermer le magasin et de créer un lien entre le magasin et l'entrepôt logistique."
Nouvelle clientèle
L'utilisation de la RFID, le développement des ventes sur internet, le retour des compétitions et la réouverture du magasin après la crise sanitaire ont redonné de l'élan à West Cheval. La PME, après son creux de la vague puis un fort développement, est revenue à une activité normale. Elle atteint maintenant un chiffre d'affaires de 4 millions d'euros, pour moitié en magasin et pour l'autre en ligne, où elle a conquis une nouvelle clientèle, française et étrangère, principalement en Belgique. "Notre particularité est de posséder un magasin et un site internet, alors que la plupart de nos concurrents directs sont uniquement sur le web, explique Coraly Hulin. Le secteur est fortement concurrentiel mais nous tirons bien notre épingle du jeu."
Un développement sur le web
Le magasin de West Cheval a été agrandi et s'étend désormais sur 600 mètres carrés, au cœur du Pôle européen du cheval d'Yvré-L'Evêque.
Ce dernier accueille chaque année environ 50 000 cavaliers engagés dans les différentes compétitions, venant du monde entier, sans compter leurs accompagnateurs. Au total, ce sont près de 220 000 personnes par an qui fréquentent le site. Pour autant, la dirigeante sarthoise envisage un développement de l'activité via la vente en ligne. "Notre magasin atteint probablement le maximum", explique-t-elle. Aussi l'entreprise mise-t-elle aujourd'hui sur le web pour continuer de se développer. Avec une forte présence sur les réseaux sociaux, elle a recruté deux personnes en chargées de la communication et du marketing.
Objectif: 7 millions d'euros de chiffre d'affaires
Après avoir employé plus de 20 collaborateurs, Coraly Hulin a constitué autour d'elle une équipe de quinze de personnes, exclusivement féminine, à laquelle s'ajoutent des prestataires, certaines fonctions, comme la comptabilité, ayant été externalisées.
Et désormais, la dirigeante voit plus loin. West Cheval, qui travaillait exclusivement pour l'équitation, s'est récemment ouvert au domaine des courses de chevaux, et propose également la location de véhicules. La sellerie sarthoise compte aujourd'hui parmi les plus importante de France. Elle vient d'intégrer l'accélérateur Dinamic+, proposé par la CCI : "Nous avions besoin de structurer pour continuer de nous développer, explique Coraly Hulin. L'objectif est d'atteindre 6, voire 7 millions d'euros de chiffre d'affaires. Pour cela, il faut continuer de travailler notre notoriété et améliorer encore notre service clients, même si les avis vérifiés que nous avons sur internet sont très positifs." Selon la dirigeante, le développement envisagé passera aussi par la formation des équipes, qu'elle s'attache à fidéliser avec la volonté de "cultiver la joie dans l'entreprise."
