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UroMems lève 44 millions d’euros pour financer les essais cliniques de son implant urinaire
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UroMems lève 44 millions d’euros pour financer les essais cliniques de son implant urinaire

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La medtech grenobloise qui développe un implant destiné à traiter l’incontinence urinaire a réuni 44 millions d’euros auprès de ses investisseurs historiques, menés par Crédit Mutuel Innovation et le Conseil européen de l’innovation. Ce nouveau tour de table, le plus important à ce jour pour l’entreprise, devrait lui permettre de financer des essais cliniques à grande échelle aux États-Unis et en Europe.

UroMems, fondée en 2011, a déjà levé 16 millions d’euros en 2020. La medtech développe un implant qui prend la forme d’un sphincter urinaire électronique — Photo : Uromems

La biotech grenobloise UroMems (60 salariés), qui développe une technologie innovante implantable pour traiter l’incontinence urinaire à l’effort (IUE), annonce avoir levé 44 millions d’euros de capital. Ce qui constitue le plus grand tour de table à ce jour pour l’entreprise, qui avait déjà réuni 16 millions en 2020. Ce nouveau financement a été mené par Crédit Mutuel Innovation rejoint par le Conseil européen de l’innovation ainsi que par les investisseurs historiques Wellington Partners, Bpifrance, Supernova Invest, Hil-Invent, b-to-v Partners et Financière Arbevel. "Nous travaillons en parallèle avec nos partenaires bancaires pour apporter un financement complémentaire, qui viendra dans un second temps", explique Hamid Lamraoui, président d’UroMems.

Financer des essais cliniques à grande échelle

Ce tour de table devrait permettre à la biotech de financer les essais cliniques à grande échelle aux États-Unis et en Europe de son implant UroActive. "Le précédent tour de table nous avait permis de financer la phase pilote des essais cliniques, avec une étude de faisabilité focalisée sur la sécurité des patients et les performances préliminaires de l’implant. Ces nouveaux fonds vont donc nous permettre de passer à la phase pivot et de tester notre dispositif sur un plus grand échantillon de patients", explique encore Hamid Lamraoui. Une phase qui pourrait durer entre 2 et 3 ans et devrait constituer la dernière étape avant la soumission réglementaire dans plusieurs pays, puis la commercialisation de l’implant.

Demande d’autorisation aux USA et en Europe

À ce jour, UroActive n’a pas reçu d’autorisation de commercialisation de la FDA (Food and Drug Administration, l’agence en charge des médicaments) et n’est pas disponible à la vente aux États-Unis ou dans l’UE. Son potentiel de déploiement commercial est en revanche très important, alors que les fuites urinaires involontaires, touchent environ 40 millions d’Américains et 90 millions d’Européens.

"Nous avons créé une filiale aux Etats-Unis il y a 18 mois car il s’agit du marché le plus direct pour nous", explique encore le fondateur. Cette antenne, située à Minneapolis a permis à l’entreprise iséroise de préparer l’étude clinique dans le pays et de développer des relations commerciales. Autre avantage du marché américain : la mise sur le marché promet d’être plus rapide qu’en Europe. "Nous avons pour le moment peu de visibilité concernant le marquage CE. La FDA au contraire donne plus de garanties aux entreprises qu’elle accompagne, ce qui est notre cas puisque nous avons été choisis pour faire partie d’un de ses programmes d’accompagnement", poursuit Hamid Lamraoui.

Une plateforme protégée par 150 brevets

Lancée en 2011 par Hamid Lamraoui, Stephane Lavallée et Pierre Mozer, UroMems compte désormais une soixantaine de salariés, et regroupe 150 emplois en comptant les prestataires et les nombreux partenaires de l’entreprise. Cinq ans de recherche jusqu’en 2016 puis une phase de développement, ont permis à l’entreprise de mettre au point un implant qui consiste en un sphincter urinaire artificiel électronique et implantable. Ce produit repose également sur une plateforme bionique utilisant des systèmes intelligents qui, à partir des données collectées auprès d’un patient, créent un algorithme de traitement spécifique aux besoins de chaque malade. "Toute la partie active de l’implant est réalisée à Grenoble. Les accessoires autour de l’innovation sont fabriqués par nos sous-traitants", poursuit Hamid Lamraoui. Le site grenoblois devrait désormais produire des implants à plus grande échelle, pour servir les besoins de la nouvelle phase d’essais cliniques.

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