Le Muséum d’histoire naturelle de Nantes vient de dévoiler son ambitieux projet de restructuration, visant à en faire un acteur clé du territoire dans la diffusion de la culture scientifique et technique, tout en répondant aux enjeux contemporains liés au climat, à la biodiversité et à la transition écologique. Un investissement copieux : 46 millions d’euros au menu.
Le Muséum de Nantes, un lieu emblématique de la métropole, a vu sa fréquentation doubler en dix ans, atteignant 190 500 visiteurs en 2023. Adopté à l’unanimité par le Conseil métropolitain en juin 2023, le projet de restructuration entre aujourd’hui dans une nouvelle phase avec la présentation de l’équipe d’architectes et de scénographes.
Un projet engagé pour un monde en mutation
Johanna Rolland, maire de Nantes et présidente de Nantes Métropole, a souligné l’urgence de ce projet. "Avec ce nouveau Muséum, nous voulons un projet engagé dans un monde frappé par l’effondrement de la biodiversité et par l’urgence climatique, dans une société où les vérités scientifiques sont de plus en plus remises en cause."
"Nous allons proposer un programme muséographique ambitieux sur 2 000 m², retraçant l’histoire de la Terre depuis son origine jusqu’à l’anthropocène, avec des ambitions affirmées quant à la transition socio-écologique", précise également Philippe Guillet, le directeur du Muséum.
Une architecture et une scénographie innovantes
Le jury a désigné l’agence Moatti & Rivière pour mener à bien la restructuration architecturale et scénographique du Muséum. Alain Moatti, architecte, a précisé que "la réhabilitation du Muséum de Nantes s’inscrit dans une démarche environnementale forte, intégrant les préoccupations liées au développement durable."
Henri Joaquim, scénographe, a lui expliqué l’approche scénographique. "La scénographie conserve l’esprit du Muséum et intègre les lignes et attributs qui le caractérisent, dit-il. La conservation des vitrines historiques guide notre intervention."
Le projet architectural prévoit de doubler les surfaces d’exposition, passant de 2 200 m² à près de 4 000 m², pour accueillir jusqu’à 350 000 visiteurs et présenter un nombre doublé d’objets et de spécimens. Les travaux, estimés à 46 millions d’euros TTC, débuteront en 2025 pour une réouverture en 2028. "Ce projet représente un investissement significatif pour notre territoire, avec des retombées économiques attendues pour le tourisme, l’emploi et l’attractivité de notre métropole", assure Johanna Rolland. Une somme qui s’ajoute au projet du nouveau Grand musée Jules Verne / Cité des imaginaires qui atteint les 50 millions d’euros qui vient de voir nommé à sa tête Alexandra Müller.
Un parcours pour comprendre et agir
Le parcours qui sera programmé, intitulé "Habiter la Terre demain", proposera un voyage dans le temps depuis l’origine de l’Univers jusqu’à aujourd’hui.
L’Agora des sciences, interface entre le public et les sciences, sera un espace ouvert offrant différentes opportunités aux visiteurs, "un lieu de transmission, de socialisation et de vie, une passerelle vers les sciences pour tous les publics", a expliqué Alain Moatti.
Pendant la fermeture pour travaux, le Muséum continuera à vivre grâce à un programme d’expositions temporaires et d’animations dans les 24 communes de la métropole.
