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SFE Process cofonde une start-up pour recycler les emballages plastiques
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SFE Process cofonde une start-up pour recycler les emballages plastiques

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Le projet de démonstrateur industriel porté par SFE Process et par l’IPC devrait permettre de traiter 20 000 tonnes de plastique par an, afin de pouvoir les réutiliser dans l’industrie agroalimentaire, à horizon 2026. Une levée de fonds est en cours.

Brice Sarrail et Jérémy Lagrue, dirigeants de SFE Process — Photo : SFE Process

Le fabricant nancéien de machines industrielles SFE Process (50 salariés ; 7 M€ de CA) annonce nouer un partenariat avec l’IPC, le centre technique industriel de la plasturgie et des composites. Avec un objectif : mettre sur pied un démonstrateur industriel, permettant de traiter 20 000 tonnes de plastiques recyclés par an, afin de pouvoir les réutiliser comme emballage dans l’industrie agroalimentaire.

À terme, l’ambition est de commercialiser des systèmes industriels clés en main de purification des plastiques recyclés "par CO2 supercritique" pour les installer directement sur les sites industriels par exemple.

Concrètement, à plus de 30°C et soumis à une pression de plus de 73 bars, le CO2 peut être utilisé pour extraire certains composants et donc nettoyer le plastique. Tout en préservant l’intégrité du matériau.

"L’IPC apporte la connaissance et le savoir-faire sur le matériel, nous apportons la technologie", résume Jérémy Lagrue, dirigeant de SFE Process. Pour porter ce projet, la PME lorraine et l’IPC ont décidé de créer ensemble une start-up, dont le nom n’est pas encore connu.

Fournir une solution à une forte contrainte réglementaire

Voté en avril 2024 au Parlement européen, le texte sur les emballages et les déchets d’emballages impose "qu’à partir de 2030, tous les emballages alimentaires en plastique (hors bouteilles) contiennent a minima 10 % de plastique recyclé". "Cette obligation concerne donc principalement les emballages en polyoléfine (PP/PE)", restituent SFE Process et l’IPC dans un communiqué. C’est précisément sur ces types d’emballages que se positionnera la start-up créée. Si des techniques de recyclage mécaniques et chimiques existent déjà, la première ne permet pas encore d’atteindre la pureté nécessaire pour le contact alimentaire des PP/PE", tandis que la seconde "n’est pas encore assez déployée", font valoir SFE Process et l’IPC.

En utilisant le CO2 supercritique, la start-up de SFE Process et de l’IPC propose une troisième solution. "Comparé aux autres techniques, il s’agit de la solution écologique, avec le bilan CO2 le moins impactant, même si cela semble paradoxal", lance Jérémy Lagrue. D’après les chiffres de l’association professionnelle Plastics Europe, 1,2 million de tonnes de plastiques recyclés par an devront être produits à l’échelle européenne, afin de combler la demande, pour les emballages au contact direct de l’alimentation, hors bouteilles et pour les emballages autres que les plastiques PET. "Notre objectif est de convaincre qu’il faut aller vers un développement massif de notre technologie", anticipe le dirigeant de SFE Process.

Au moins 25 millions d’euros d’investissement requis

Construit d’ici 2026, le démonstrateur industriel nécessitera un investissement d’au moins 25 millions d’euros, en plus du coût de l’installation sur site, qui n’est pas communiqué. Le nombre d’embauches générées et l’investissement précis ne sont pas encore connus. Tout comme la localisation précise du site, qui sera en France, mais hors du Grand Est.

Pour autant, le démonstrateur se situera dans un lieu stratégique, "à côté d’un producteur de CO2 de qualité alimentaire, et proche de nombreux sites plasturgistes, d’un producteur de chaleur et de grandes voies de communication logistique", annonce le dirigeant de SFE Process.

Une levée de fonds en cours

Pour mettre sur pied la start-up, qui est en cours de création, SFE Process et l’IPC ont lancé une levée de fonds dans l’objectif de faire entrer au capital un ou plusieurs fonds "pourquoi pas à destination écologique", d’après Jérémy Lagrue. Si la start-up ne communique pas sur le montant qu’il lui sera nécessaire de lever, elle espère achever cette levée de fonds d’ici un an. "L’objectif pour nous, c’est d’être des porteurs de projets, et d’élever cette technologie", traduit Jérémy Lagrue. À terme, les deux entités ne devraient donc pas être majoritaires au capital de la start-up.

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