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Selvea va doubler sa production de bâtiments modulaires
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Selvea va doubler sa production de bâtiments modulaires

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L’héraultais Selvea, fabricant de bâtiments modulaires en bois, investit près de 3 millions d’euros pour adapter son outil industriel et recruter 30 personnes. Il s’apprête à livrer le parisien Toits Temporaires Urbains dans le cadre d’un marché national portant sur 200 modules annuels pendant quatre ans.

Aménagés sur fonciers vacants, les "Bâtiments Mobiles et Modulables" produits par Selvea répondent aux besoins de relogement temporaire — Photo : Selvea

Après avoir tourné une page sombre de son histoire avec une procédure de redressement judiciaire en 2018, la PME héraultaise Selvea (65 salariés, CA 2023 : 7,5 M€), qui construit des bâtiments préfabriqués en bois, est peut-être en train d’écrire la plus belle. Aux côtés de 3 bureaux d’études, elle a remporté, en 2023, un marché auprès de la société parisienne Toits Temporaires Urbains (TTU), filiale de la Caisse des Dépôts. Celle-ci développe un procédé constructif pour fonciers vacants appelé "Bâtiments Mobiles et Modulables" (BMM) : des solutions de constructions déplaçables, en structure bois, conçues pour satisfaire les besoins de relogement temporaire, d’hébergement des publics précaires, d’accueil des travailleurs, etc.

Un saut productif à gérer

La société TTU vient de lever 6,3 millions d’euros pour financer l’achat de ces systèmes auprès de Selvea : au titre de ce marché, le constructeur héraultais devra délivrer un volume annuel de 200 modules pendant quatre ans. Selvea, à ce jour, est structurée pour produire 250 modules par an en intégrant son activité historique, "une capacité suffisante pour livrer de 100 à 250 modules à TTU la première année", selon Sylvain Fourel, PDG de Selvea. Mais quand le marché des BMM entrera en vitesse de croisière, la PME héraultaise prévoit d’investir entre 2 et 3 millions d’euros pour porter sa capacité de production à 500 modules par an dans le courant de l’année 2025.

Une large visibilité économique

Son site de production, situé à Vendargues près de Montpellier, s’étend sur 1 600 m2 (au sein d’un parc d’un hectare dont Selvea est propriétaire) : il sera peu à peu adapté pour atteindre une superficie de 2 500 m2, avec notamment la construction d’un deuxième atelier et l’achat de nouvelles machines (budget : 600 000 euros à elles seules). Cette montée en puissance se traduira aussi, pour Selvea, par l’embauche de 30 collaborateurs, alors qu’elle en a déjà recruté une trentaine depuis la fin 2022. "Depuis 18 ans, nous avons fait le choix d’un développement prudent, car nous avions conscience d’être sur un marché de niche. Le contrat avec TTU nous assure de 40 à 60 % du chiffre d’affaires sur les prochaines années. Cela nous offre une sécurité financière suffisante pour des investissements industriels qu’on n’a jamais faits", commente Sylvain Fourel, qui lance en parallèle une levée de fonds pour financer une partie de ce plan.

L’atout stratégique des BMM

Le système des BMM a été amélioré par Selvea et ses partenaires afin de bâtir un premier démonstrateur à Bergerac en novembre 2022, et de finaliser la conception en juin 2023. "C’est un mode de construction devenu économique alors que beaucoup de choses restent à inventer en termes d’industrialisation. Mais nous avons vu juste : nous remportons des marchés en raison du coût, même face à des constructeurs de bâtiments à ossature métallique, réputés moins chers", commente Sylvain Fourel. Un premier chantier affichant 94 BMM sera livré d’ici la fin d’année 2024 en Seine-Saint-Denis, "pour loger une quarantaine de mères seules et leurs enfants". Au total, entre 40 et 80 logements à base de BMM seront livrés la première année du contrat.

Un contexte général très porteur

Sortie de sa procédure de redressement judiciaire dès l’année 2019, Selvea a donc rebondi de façon spectaculaire. L’entreprise a bouclé son précédent exercice fin juin, en croissance de 70 %. Sur la base du contrat signé avec TTU et de ses autres marchés, elle anticipe un bond à 10 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2025, avant de se stabiliser autour de 12 millions d’euros par la suite. Partie de la construction de bâtiments en bois, elle se diversifie de plus en plus vers le marché des entreprises privées : la part de cette clientèle est passée de 10 % à 50 % de l’activité depuis 2021. Hors marché TTU, Selvea gère déjà un carnet de commandes plein jusqu’en juin 2025. "Cela nous donne une visibilité extraordinaire, alors que nos difficultés d’hier étaient liées à des creux de production", apprécie Sylvain Fourel, confiant dans ses capacités d’écrire ce nouveau chapitre.

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