Nouvelle-Aquitaine
RTE annonce 5 milliards d'euros d'investissement pour renforcer le réseau électrique néo-aquitain
Nouvelle-Aquitaine # Equipements électriques # Investissement industriel

RTE annonce 5 milliards d'euros d'investissement pour renforcer le réseau électrique néo-aquitain

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Le gestionnaire du réseau de transport d’électricité RTE a tiré un bilan annuel du réseau électrique de Nouvelle-Aquitaine, marqué par une production en forte hausse. Il en a profité pour dévoiler un ambitieux plan d’investissements pour augmenter les capacités du réseau électrique régional, chiffré à 5 milliards d’euros.

Les besoins en énergies renouvelables à horizon 2030 (16,3 GW) seront essentiellement solaires en Nouvelle-Aquitaine — Photo : RTE

Une production en forte hausse et une consommation en légère baisse. C’est le bilan du réseau électrique en Nouvelle-Aquitaine présenté par RTE (Réseau de Transport d’Électricité), filiale d’EDF employant 9 500 salariés (6,13 Md€ de CA). Dont plus de 360 salariés dans la région.

La consommation régionale annuelle atteint 41,6 TWh en 2023, soit une baisse de 1,5 % par rapport à 2022 (-3,2 % en France). Le volume total d’électricité produite (52,7 TWh) est, lui, en hausse de 50 %, retrouvant "une situation similaire à celle d’avant crise".

Si le nucléaire représente la source d’énergie principale (37,2 TWh), à hauteur de 70 % du mix énergétique, l’éolien (3,6 TWh), l’hydraulique (4,3 TWh) et le solaire (5,4 TWh) ont vu leur production augmenter. Au total, les énergies renouvelables couvrent 35 % de la consommation régionale.

Deux lignes souterraines stratégiques

Ce bilan permet à la région d’être excédentaire : 16,2 TW partent vers d’autres régions comme les Pays de la Loire, Le Centre-Val de Loire, l’Occitanie ou l’Espagne, dont la capacité d’échange avec la France doit être doublée (de 2800 à 5000 MW) par le projet du Golfe de Gascogne, qui prévoit d’installer 400 kilomètres de ligne à très haute tension entre Bilbao et Cubnezais (Gironde). Le chantier, évalué à 3,1 milliards d’euros, a déjà débuté avec la construction d’un tunnel au Porge. Le projet, prévu pour 2028, suscite depuis des mois colères et recours judiciaires d’associations environnementales réclament un autre tracé. "Nous essayons de faire de la pédagogie pour expliquer nos choix et montrer que le projet proposé est le moins impactant", répond Jérôme Rieu, délégué RTE en Nouvelle-Aquitaine.

S’il est sans conteste le plus gros chantier régional de RTE, le projet du Golfe de Gascogne est loin d’être le seul. Les investissements concernent 7,3 GW de projets d’optimisation et de renouvellement du réseau existant et 9 GW de nouveaux ouvrages. On peut citer aussi le projet d’une liaison sous-marine pour optimiser les échanges de flux massifs qui se développent avec les ENR entre Nantes et Bordeaux, et qui raccordera aussi des parcs éoliens offshore, dont celui situé au large de l’île d’Oléron. "La mise en service de cette liaison est espérée entre 2032 et 2033 et son coût sera de plusieurs milliards d’euros", avance le porte-parole de RTE.

Des investissements massifs

Les chiffres livrés par le gestionnaire prouvent aussi que la région attire les développeurs. La valeur quote-part (ce que doit payer chaque producteur pour intégrer le réseau) est de loin la plus chère de France, à près de 90 000 euros du mégawattheure. "Cela s’explique par le fait qu’il y a beaucoup d’ENR à installer et donc des besoins plus conséquents en travaux sur le réseau", ajoute Jérôme Rieu. Donc des frais à répercuter.

Preuve à l’appui : RTE prévoit d’augmenter considérablement ses investissements autour de 900 projets comptabilisés dans la région pour atteindre 5 milliards d’euros en 2030. Concernant les énergies renouvelables, dans les mêmes délais 16,3 GW de capacités supplémentaires devraient voir le jour, en plus des 9 GW déjà raccordés et des 11 GW en cours de raccordement. C’est plus du double de la seconde région aux besoins les plus importants en volume, à savoir Auvergne Rhône-Alpes avec 7,6 GW.

Le solaire plébiscité

"C'est, de très loin, le schéma le plus ambitieux en France sur les ENR, et il est déjà presque saturé, nous savons qu'il faudra sûrement le réviser", indique Jérôme Rieu. "Le mix sera très majoritairement en faveur du solaire, avec un peu d'éolien. En comparaison, le parc estimé de l'éolien offshore en France à horizon 2035 est de 18 GW".

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