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"Quatre collaborateurs clés et un nouvel investisseur montent au capital de Saphelec"
Interview Sophia Antipolis

Hervé Mangot président du groupe Saphelec "Quatre collaborateurs clés et un nouvel investisseur montent au capital de Saphelec"

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Spécialiste des télécoms et nouvelles technologies à Sophia Antipolis, le groupe Saphelec (145 collaborateurs, CA : 26 M€) a amorcé une phase de transmission managériale et enregistré l’entrée au capital de BNP Paris Développement, aux côtés de Bpifrance et Sofipaca, investisseurs historiques. Hervé Mangot, qui a racheté en 2011 l’entreprise née en 1984, prépare sa sortie en douceur.

Hervé Mangot est président du groupe Saphelec, basé à Sophia Antipolis — Photo : DR

Qu’est-ce qui a motivé ces changements capitalistiques au sein du groupe Saphelec ?

J’ai 65 ans, je dois songer à la suite. Deux solutions s’offraient à moi. Soit je vendais tout, sachant que j’étais ultra-majoritaire, avec 80 % du capital. Cela aurait sans doute été la meilleure solution pour moi financièrement et la plus rapide à gérer, mais ce n’est pas celle que j’ai choisie. L’autre solution était, avec les deux fonds déjà présents, Sofipaca (Crédit Agricole) et Bpifrance, de proposer aux managers proches, qui ont permis de faire ce que Saphelec est aujourd’hui, d’entrer au capital. Voilà donc le projet : transmettre, tranquillement, le capital de Saphelec à ces collaborateurs.

Comment le capital est-il désormais réparti ?

Sofipaca et Bpifrance, qui nous ont poussés depuis 2021 à nous structurer, se renforcent et BNP Paribas Développement entre au capital. Il s’agit notamment d’avoir des moyens supplémentaires pour financer des opérations de croissance externe. Une double acquisition est en cours qui nous permettra d’atteindre notre objectif de 50 millions d’euros de chiffre d’affaires à fin 2025. À eux trois, les fonds détiennent désormais 35 % du capital.

Le groupe Saphelec compte aujourd’hui 145 collaborateurs — Photo : Saphelec

De leur côté, quatre collaborateurs montent au capital et mettent au pot : Julien Lequeurre, qui était directeur général et actionnaire de notre filiale Simplyo dont il apporte les parts; Amandine Mellira, la directrice administrative et financière du groupe ; Cyril Marsaud et Thomas Maechler. Deux autres collaborateurs, Jean-Vincent Marin et Sébastien Galichet, possédaient des actions gratuites, système que j’avais mis en place il y a trois ans, et les apportent dans le nouveau groupe. Philippe Roger participe également au capital. Quant à moi, je reste majoritaire à hauteur de 40 %.

Depuis quand discutez-vous de ce projet avec eux ?

Depuis deux ans. Si j’avais vendu à un groupe, cela se serait sans doute fait en trois mois. Là il a fallu une maturation de leur part. Et les fonds de leur côté ont souhaité qu’il y ait un assessment (évaluation, NDLR), un cabinet externe les a challengés pour donner leur opinion. Mais c’est tellement important qu’il faut prendre le temps. Il semble que beaucoup d’opérations comme celles-ci démarrent, mais très peu arrivent au bout.

D’ici là, que va changer cette opération dans le quotidien de Saphelec ?

Ça va être mieux. Ces quatre personnes sont des stars dans leur domaine. C’est d’ailleurs là le vrai sujet, ce sont quatre personnes de très haut niveau. Sans cela, l’opération ne se serait pas faite. Ils sont jeunes, entre 40 et 45 ans, l’un a même moins de 40 ans. Ils ont une vision, un dynamisme différents. Ils vont porter les choses encore plus loin. L’un est à Londres, un deuxième à Paris et les deux autres à Sophia Antipolis. Nous sommes déjà un groupe national mais avoir un directeur général à Paris est intéressant.

Quand prévoyez-vous de passer la main ?

D'ici trois ans. L'idée est que cette opération soit suivie d'une autre d'ici deux ou trois ans afin que les 26 % détenus par les quatre collaborateurs deviennent majoritaires. Il faut que je leur laisse de la place pour qu'ils prennent leurs repères.

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