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Pour la Fédération des promoteurs immobiliers, "la crise nourrit la crise"
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Pour la Fédération des promoteurs immobiliers, "la crise nourrit la crise"

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Avec des indicateurs en baisse, le marché de l’immobilier neuf est toujours marqué par la crise. Certaines métropoles sont particulièrement concernées, avec des délais d’écoulement des logements supérieurs à deux ans. Dans ce contexte, la Fédération des promoteurs immobiliers réitère ses craintes pour l’emploi.

Les permis de construire sont en baisse au 1er trimestre 2024 — Photo : Noble Nature

Baisse de 15 % des réservations de logements, diminution des autorisations de construction de 13 %, mises en vente atones… Les chiffres du marché du logement neuf présentés par la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) le 14 mai décrivent un secteur marqué par la crise.

Selon Pascal Boulanger, président de la FPI, "la crise nourrit la crise. Il n’y a pas de demande, donc on ne met plus rien à l’offre et en réponse il y a encore moins de demande… C’est une régression".

Une baisse des permis de construire et des mises en vente

Les promoteurs immobiliers ne mettent "plus rien en vente" et ne déposent plus de permis de construire, selon Pascal Boulanger. Au 1er trimestre 2024, les autorisations de logements étaient en baisse de 12,8 % par rapport au 1er trimestre 2023 avec 81 800 logements ayant reçu un permis de construire. Tandis qu’entre 2015 et 2018, ce volume trimestriel moyen représentait 113 300 logements, rappelle la FPI.

Au 1er trimestre 2018, plus de 34 400 logements neufs étaient mis en vente, contre 19 826 au 1er trimestre 2023 et un peu moins de 11 700 en 2024, faisant des trois premiers mois de cette année, "le trimestre le plus bas depuis 2010". Les ventes totales de logements neufs baissent quant à elles de 15,4 % et les réservations de 26,8 %.

Le marché à l’arrêt dans cinq métropoles

Dans tous les territoires, les délais d’écoulement sont importants. Aucune métropole ne connaît de délais d’écoulements inférieurs à 12 mois. "Dans certaines métropoles, le marché est totalement à l’arrêt", indique Pascal Boulanger. C’est le cas à Nantes, Lille, Rennes, Rouen et Lyon où les délais d’écoulement sont supérieurs à 30 mois.

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Des craintes sur l’emploi

Plusieurs majors du secteur ont récemment annoncé le lancement de plans de sauvegarde de l’emploi (PSE). Nexity a ainsi annoncé la suppression de 500 postes, Bouygues immobilier devrait supprimer 225 postes et Vinci a indiqué qu’un projet de PSE est lancé. D’après une étude du Cercle Perspectives, les TPE et PME du secteur du bâtiment et de l’immobilier se montrent cependant plus agiles. En 2023, ces entreprises ont créé presque autant d’emplois qu’elles en ont supprimés.

"Nous confirmons le chiffre de 300 000 emplois menacés en tout", réitère Pascal Boulanger. Sans préciser de tendance globale sur l’emploi dans les entreprises adhérentes de la fédération, le président de la FPI indique qu’aucun des 700 adhérents, soit 350 entreprises, n’est "en mode positif, tous disent licencier ou fermer telle agence".

Anticipant la reprise du secteur, Pascal Boulanger craint que les salariés et leurs compétences ne quittent l’immobilier. Selon lui, "quand on va devoir reconstituer de l’offre, nous n’aurons pas la main-d’œuvre pour ça".

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