Depuis Remiremont, dans les Vosges, Dronavia (17 salariés) opère dans la conception, l’assemblage et la commercialisation d’accessoires de sécurité pour les drones. L’entreprise est principalement positionnée sur les drones civils. En 2023, la PME réalisait 20 % de son chiffre d’affaires de 600 000 euros à l’export. En 2024, Dronavia anticipe un chiffre d’affaires deux fois plus élevé, avec au moins 70 % des ventes réalisées à l’étranger.
En cause, l’entrée en vigueur d’une nouvelle réglementation européenne, qui est "quasiment un copié-collé de réglementation française", explique Ludovic Pelletey, le dirigeant. Or, "la France était l’un des premiers à apporter de nombreuses législations sur le sujet", ajoute-t-il. Alors que l’entreprise équipait jusqu’ici des drones, notamment chinois, pour la France, son marché s’est ainsi largement étendu.
De nouvelles normes européennes
Depuis le 1er janvier 2024, les États membres de l’Union européenne sont donc notamment contraints d’équiper leurs drones de plus d’un kilo de parachutes ou d’airbags en zone urbaine et lors des rassemblements. Dronavia développe notamment des parachutes, "le système le plus simple", d’après le dirigeant.
Les drones doivent également être équipés d'un système permettant de stopper le vol drone, dans les cas où le signal GPS est perdu. "Ce sont des boutons d'arrêt d'urgence à distance", explique Ludovic Pelletey. Dronavia développait déjà des systèmes répondant à cette problématique, des systèmes obligatoires en France depuis 2012.
Une croissance anticipée
La réglementation mise en place par l’Agence de l’Union Européenne pour la sécurité aérienne (EASA) devait entrer en vigueur en 2022, mais a été repoussée. Ce qui a laissé le temps à Dronavia d’anticiper. Quatre personnes ont rejoint l’équipe en 2023 et quatre nouveaux postes sont ouverts cette année. Une levée de fonds de 300 000 euros a également été réalisée l’an dernier. Ludovic Pelletey restant actionnaire majoritaire de l’entreprise. "Cela nous a permis de doubler l’outil de production, au niveau de l’impression 3D. Et nous avons mis en place un pôle commercial qui a démarché toute l’Europe. Aujourd’hui, nous avons beaucoup de demandes entrantes", poursuit le dirigeant.
"La part de nos ventes réalisées à l’export devrait encore augmenter", anticipe Ludovic Pelletey. Dronavia commercialise ses équipements principalement à des réseaux de distribution. Et a récemment signé un contrat en Allemagne. "L’objectif, c’est d’être leader européen sur le marché des équipements de sécurité pour les drones", continue le dirigeant.
Vers une diversification
À plus long terme, Dronavia envisage une diversification de son activité. "Le but, c’est de se prémunir d’un éventuel fabricant de drones qui intégrerait les systèmes de sécurité", justifie Ludovic Pelletey. L’entreprise a entamé une phase de recherche et développement, qui porte notamment sur les drones industriels, qui permettent de réaliser des missions en intérieur, dans les industries.
"Nous ferions de l’accessoire pour drones de nettoyage, voire du drone, dédié à l’industrie", souffle le dirigeant. L’investissement nécessaire au lancement de ce projet n’est pas encore chiffré, mais pourrait avoir lieu en 2025. "Nous produirions en interne", annonce déjà Ludovic Pelletey.
Une potentielle extension sur le marché nord-américain
L’entreprise envisage également une extension sur le marché nord-américain. "Ce sont d’autres normes et d’autres problématiques, mais il s’agit d’un objectif que nous visons, à plus moyen terme", avance le dirigeant.
