Pierre Betremieux : Porteur de projets

Pierre Betremieux : Porteur de projets

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Patron d'IES, société d'ingénierie et d'IDESS (communication) à N-D de Gravenchon, Pierre Betremieux est aussi président de Seine Estuaire Entreprendre. Homme de valeurs et d'amitiés, il estime que le partage et la générosité sont de vraies locomotives pour l'homme comme pour l'entreprise.
— Photo : Le Journal des Entreprises

La Balagne et ses villages perchés, une région de Corse aux multiples senteurs et facettes qui ne cesse d'inspirer Pierre Betremieux depuis qu'il la côtoie. Une rencontre forte faite d'apprentissages et d'amitiés: «J'aime ce pays, les gens sont généreux de parole et protègent ce qu'ils ont. S'ils n'étaient pas comme ça, la Corse aujourd'hui, ce serait Ibiza. Là-bas j'ai un ami qui m'a appris le fonctionnement Corse, ça facilite l'intégration. Pour être accepté, il faut respecter certaines choses». Des choses comme l'amitié, indissociable du fonctionnement de ce chef d'entreprises.




L'indispensable associé

Ami autant qu'associé, Olivier Fraquet tient la barre d'IES et d'IDESS depuis dix ans aux côtés de Pierre Betremieux. Un associé à parts égales, indissociable de son aventure entrepreneuriale: «Quand on devient chef d'entreprise, il faut savoir jouer plusieurs rôles, mais c'est bien de reconnaître que l'on n'est pas le meilleur partout. Avec Olivier, nous sommes complémentaires. Lui est rigoureux et s'occupe de la comptabilité et gestion, pour moi, c'est le développement commercial et les ressources humaines». Une association née d'une rencontre qui prend racine vingt-cinq ans plus tôt: «L'amitié et la confiance sont indispensables pour durer dans la co-gérance. Mais pour que ça marche, il faut respecter certaines choses, comme l'égalité des montages financiers». La création d'entreprise, un point commun qu'il partage aussi avec sa femme, Cristel, qui crée sa société de formation, Eurodelta, à Montivilliers la même année qu'IES. Pas associée, mais plutôt alter ego au féminin: «Nous partageons les mêmes valeurs et les mêmes métiers. De plus, elle a également une associée et fait partie du réseau Entreprendre».




Le réseau Entreprendre

Lauréat en 1999, à la création de sa société, Pierre Betremieux a dès lors participé activement à la vie de l'association. Il devient administrateur et accompagne trois lauréats: «Ce qui m'a intéressé c'est l'effet réseau. On trouve à l'association du conseil, du retour d'expérience et même si ce n'est pas le premier objectif, c'est aussi un moyen de faire du business. C'est un endroit qui redonne de l'envie». Président de Seine Estuaire Entreprendre depuis 2007, son objectif premier est de favoriser l'émulation entre anciens et nouveaux lauréats mais aussi d'augmenter le nombre d'adhérents: «En deux ans, nous sommes passés de 70 à 85 adhérents. Mon but est d'atteindre les 100. Être aux côtés de ceux qui agissent, c'est un bon moteur pour un chef d'entreprise. Et puis, la cotisation ne doit pas être un frein car elle est défiscalisable». Le réseau Entreprendre, est également un moyen de s'ouvrir aux autres: «Faire partager son expérience et préparer l'avenir, c'est ça la générosité. Chaque être humain a besoin de regarder au-delà de son seul intérêt. Aider, ça fait du bien».




Racines normandes

«Mon problème, c'est que je n'étais bon qu'en maths», se rappelle avec ironie Pierre Betremieux. Un handicap ou un avantage qui le pousse à se diriger vers des études techniques à l'IUT duHavre. Normand de souche, il naît à Monchaux Soreng près de Blangy sur Bresle. Cinquième d'une famille de six enfants, et fils d'un père instituteur et secrétaire de mairie, il vit une enfance simple: «Près de la nature et avec des valeurs». Son enracinement sur la zone havraise, il le doit à la mutation de son père à Bolbec. Il a alors treize ans. Puis, ses études auHavre lui permettent en parallèle de s'adonner à la musique: «Je jouais de la guitare dans un groupe de rock. Nous donnions des concerts à l'IUT et à la gare maritime duHavre». «J'ai continué la musique jusqu'à quarante ans mais j'ai dû arrêter faute de temps. Parfois, j'ai envie de reprendre car c'était une vraie passion».



Sébastien Colle