Pays de la Loire
"Nous devons imaginer un Airbus du numérique européen"
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Entretien avec Franz Jarry directeur général d’ADN Ouest "Nous devons imaginer un Airbus du numérique européen"

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ADN Ouest est l’une des plus importantes associations du numérique en Pays de la Loire et Bretagne. À l’occasion du dernier salon VivaTech Paris, Franz Jarry, son directeur général, évoque ses ambitions. Notamment la volonté de passer de 750 à 1 000 adhérents pour augmenter l’impact de son réseau dans l’Ouest. À l’échelle nationale et au-delà, il appelle à la création d’un Airbus du numérique européen.

Franz Jarry, directeur général d’ADN Ouest, l’une des plus importantes associations du numérique en France, implantée principalement en Pays de la Loire et Bretagne. Elle compte aujourd’hui 750 adhérents — Photo : David Pouilloux

ADN Ouest est présent au salon VivaTech cette année. Quel est l’intérêt pour l’association de participer à un tel événement ?

VivaTech est l’un des plus grands salons technologiques en Europe, et c’est une opportunité précieuse pour ADN Ouest de renforcer notre visibilité à l’échelle nationale et internationale. Pour nos start-up et adhérents, c’est une vitrine exceptionnelle où ils peuvent présenter leurs projets à un public très large et diversifié.

C’est une bonne occasion de nous présenter l’association ADN Ouest…

ADN Ouest est un réseau de plus de 750 structures qui s’intéressent au numérique dans l’ouest de la France, notamment en Pays de la Loire et en Bretagne. Nous réunissons les acteurs du numérique, comme les start-up, les éditeurs de logiciels et les sociétés de services ; les entreprises dont le métier principal n’est pas le numérique mais qui ont une infrastructure informatique importante, comme Manitou ou Beneteau ; et enfin, les institutions de l’enseignement supérieur et de la recherche. Ce mélange est à la source d’une diversité qui apporte des perspectives et des expertises différentes très enrichissantes.

Quels sont les objectifs stratégiques d’ADN Ouest ?

L’un de nos objectifs majeurs est d’atteindre le cap des 1 000 adhérents. Cela nous permettrait de renforcer notre visibilité et d’augmenter notre impact. L’association doit apprendre à mieux se faire connaître et être fière de ce qu’elle accomplit. Nous mettons également un fort accent sur le numérique responsable et l’inclusion numérique. Par exemple, ADN Solidarity, notre fonds de dotation, soutient des associations qui luttent contre l’exclusion numérique. C’est un outil philanthropique au service des entreprises adhérentes. Récemment, nous avons alloué 80 000 euros à une dizaine d’associations, dont la Croix-Rouge en Vendée, pour des projets visant à réduire la fracture numérique. Nous voulons continuer à croître de manière responsable et inclusive, en aidant l’écosystème tout en restant fidèles à nos valeurs.

Qu’est-ce qui distingue ADN Ouest des autres associations du secteur numérique ?

Ce qui rend ADN Ouest unique, c’est notre approche communautaire et participative. Toutes les initiatives et les sujets que nous abordons viennent directement des adhérents. Ils sont traités par et pour les adhérents, ce qui garantit que nos actions sont toujours pertinentes et bénéfiques pour nos membres. Nos adhérents sont nos experts.

VivaTech s’est tenu du 22 au 25 mai 2024, à Paris. C’est le plus grand salon de la tech en Europe — Photo : David Pouilloux

Quels sont les principaux avantages qu’ADN Ouest apporte à ses adhérents ?

Nos adhérents viennent chercher principalement deux choses : le professionnalisme et la convivialité, qui est très importante pour nous. Sur le plan professionnel, ils peuvent s’informer sur des sujets pointus du numérique, comme la data ou la cybersécurité. Sur le plan de la convivialité, ADN Ouest favorise les rencontres et les échanges entre les membres, créant ainsi un réseau où chacun peut s’entraider et progresser ensemble.

Pouvez-vous nous en dire plus sur l’initiative ADN Booster et son rôle ?

ADN Booster est un accélérateur de start-up que nous avons lancé pour combler un manque dans l’écosystème de l’innovation, notamment dans la région Pays de la Loire. ADN Booster aide ces start-up à passer de petites structures à de vraies entreprises avec un potentiel de croissance significatif. Nous ciblons particulièrement les start-up qui ont déjà un produit sur le marché et un chiffre d’affaires, mais qui ont besoin d’un coup de pouce pour se développer davantage. Notre modèle économique est non lucratif. Nous ne prenons pas de participation au capital des start-up.

Où ADN Booster se situe-il et quelles start-up bénéficient actuellement de son accompagnement ?

Le siège d’ADN Booster est à la Halle 1 et 2, au cœur du quartier de la Création à Nantes. Nous avons également des équipes à La Roche-sur-Yon, Brest, Rennes et Angers pour assurer une proximité sur tout le territoire. Parmi les start-up, Mister Suricate (NDLR : entreprise spécialisée dans la détection des bugs informatiques) est un exemple emblématique car après avoir été accélérée, elle est devenue un partenaire qui aide maintenant d’autres start-up, illustrant parfaitement le cercle vertueux que nous cherchons à créer.

ADN Ouest intervient à l’échelle régionale. Au-delà, comment voyez-vous l’évolution de l’écosystème numérique en France et en Europe ? Et quels sont les défis à relever pour que notre pays reste compétitif ?

Je crois fermement que la réponse aux défis numériques doit être européenne. Nous devons nous inspirer des réussites comme Airbus, qui a su s’imposer face à Boeing. Pour le numérique, nous devons adopter une approche similaire, imaginer un Airbus du numérique européen. Il est important également de mettre l’accent sur une réglementation positive et sur l’innovation. Les trois sujets prioritaires pour nous sont la data, la cybersécurité et le numérique responsable. Nous avons la chance d’avoir des métropoles comme Nantes et Rennes très engagées sur ces sujets, et c’est là que nous devons concentrer nos efforts pour rester à la pointe.

Pays de la Loire # Informatique # Réseaux d'accompagnement # Transition numérique