Montpellier
Modulauto se structure pour développer l’autopartage
Montpellier # Transport # Transition écologique

Modulauto se structure pour développer l’autopartage

S'abonner

Récemment adossée au groupe canadien Communauto, la PME montpelliéraine Modulauto, qui loue des voitures en libre-service, va doubler son parc en un an. De quoi renforcer son maillage territorial et son offre en direction des entreprises.

Modulauto gérera bientôt plus de 200 voitures en autopartage sur Montpellier et sa région — Photo : Modulauto

Démarrée dans une relative discrétion en 2007, alors que la voiture en libre-service était encore largement ignorée du grand public, l’aventure de Modulauto (8 salariés, 110 voitures, CA prévisionnel 2024 : 1,7 M€) a connu une montée en régime progressive jusqu’en fin d’année 2023. La société montpelliéraine a alors noué un partenariat stratégique avec le groupe canadien Communauto (6 000 voitures), pionnier de l’autopartage en Amérique du Nord, qui est entré à son capital. "Modulauto est longtemps restée une société au capital familial, sans lever de fonds car son développement est très lié au comportement des utilisateurs. Il faut avant toute chose que ceux-ci acceptent l’idée de ne plus avoir deux voitures, ou même plus du tout, et cela prend du temps", analyse le fondateur et président, Olivier de Broissia, précisant que la PME est à l’équilibre financier depuis 2013.

La consolidation de la flotte

Au titre de ce rapprochement, Modulauto apporte à Communauto une expertise supplémentaire pour se développer en Île-de-France, où le canadien gère déjà 240 voitures. "Le marché européen de l’autopartage se développe de façon très différente du nord-américain, et Communauto veut avoir un relationnel avec chaque acteur en place", justifie Olivier de Broissia. Pour sa part, Modulauto bénéficie de nouvelles ressources financières pour consolider son développement : sa flotte de voitures (30 % d’hybrides et d’électriques) va passer de 110 à plus de 200 véhicules d’ici la fin 2024, un an seulement après la signature de ce partenariat.

Cap vers le péri-urbain

De même, la PME montpelliéraine va intensifier son déploiement en Occitanie. À ce jour, Modulauto gère une centaine de stations d’autopartage réparties sur sept villes (Nîmes, Montpellier, Saint-Gély-du-Fesc, Sète, Béziers, Narbonne, Perpignan). S'y ajouteront trois autres villes (non précisées) en début d’année 2025. "Il nous reste un beau potentiel de conquête sur l’est de l’Occitanie. Jusqu’ici l’autopartage s’était développé en milieu urbain. La logique de notre maillage territorial nous oriente désormais vers des villes plus périurbaines, plus petites, d’au moins 10 000 habitants. Mais plus on descend à ce niveau de population, plus le risque financier grossit, nous amenant à conclure des partenariats avec les collectivités locales", explique le dirigeant.

Le potentiel des zones d’activité

Modulauto affiche un taux de croissance annuel variant de 10 à 20 %, qui se stabilise autour de 15 % par an sur le segment des professionnels. L’équation qu’elle leur présente pour les convaincre de lui déléguer la gestion d’une flotte est multiple : voitures positionnées en proximité des locaux ou du domicile des salariés, impact financier réduit par rapport au coût total de possession d’un parc potentiellement sous-utilisé, etc. Ainsi, Modulauto gère à ce jour plus de 200 contrats sur ce segment (organismes publics, TPE-PME), mais compte faire bien mieux sur la même logique que son développement géographique. "Pour les entreprises de centre-ville, il existe déjà une offre foisonnante. C’est moins vrai dans les zones périurbaines. S’implanter dans les zones d’activités de ces villes moyennes avec sa propre flotte réclame un certain volontarisme, mais c’est un des buts de l’alliance avec Communauto", précise Olivier de Broissia.

La nouvelle chaîne de mobilité

Sur la seule année 2023, plus de 3 000 conducteurs ont utilisé le service de Modulauto en Occitanie. La tendance est à la hausse, pour plusieurs raisons indépendantes du contexte inflationniste et du prix du litre à la pompe. L’entreprise fait d’abord valoir la simplicité du système : une application suffit à l’utilisateur pour réserver en avance ou à la dernière minute ; un badge lui permet d’ouvrir la voiture et de rouler sans contrainte de kilomètre, avant de ramener le véhicule à une place réservée. Ensuite, l’autopartage s’inscrit dans l’air du temps, notamment dans les Métropoles hyper volontaristes comme Montpellier, qui a voté la gratuité des transports en décembre 2023 pour réduire le trafic de transit. Dans ce paysage, "la voiture individuelle a moins de sens, ajoute Olivier de Broissia. Nous sommes un maillon de la nouvelle chaîne de mobilité. Nous remettons la voiture à sa juste place. L’autopartage est un des modes de transports plébiscités, mais pas le seul, aux côtés du train et du tramway. Nos utilisateurs sont multimodaux". Selon une étude réalisée par la PME, plus de 40 % des utilisateurs de Modulauto ont ainsi choisi de renoncer à l’achat d’un véhicule individuel. Le message passe, à vive allure.

Montpellier # Transport # Transition écologique # RSE # Collectivités territoriales
Fiche entreprise
Retrouvez toutes les informations sur l’entreprise FLEX'AUTO