Meurthe-et-Moselle
Mathieu accélère son déploiement après le passage de 50 % de sa production à l’électrique
Meurthe-et-Moselle # Industrie # RSE

Mathieu accélère son déploiement après le passage de 50 % de sa production à l’électrique

S'abonner

Après la mise sur le marché de son tout dernier modèle électrique, le fabricant d’engins de nettoyage de voirie Mathieu passe à la vitesse supérieure avec l’annonce d’un partenariat, de plusieurs engagements RSE et l’ouverture de nouvelles agences de distribution.

Mathieu produit aussi pour une autre filiale du groupe Fayat, Charlatte Manutention, fabricant et concepteur de matériels de manutention pour les marchés industriels, aéroportuaires et militaires, implanté en Bourgogne-Franche-Comté — Photo : Anabelle Filoche

La première balayeuse électrique produite par l’entreprise Mathieu est sortie de l’usine de Toul pour la première fois début 2023. Désormais, "50 % des machines que nous produisons sont électriques", annonce Olivier Collineau, le directeur général de Mathieu. Avec le développement et la commercialisation de sa dernière née, l’entreprise amorce une nouvelle étape de son développement, axée sur l’écologie.

Filiale du groupe bordelais Fayat, qui compte près de 25 500 collaborateurs et réalise 5,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires, Mathieu fait partie de la branche "Fayat Cleantech" du groupe, qui totalise 300 millions d’euros de chiffre d’affaires avec 750 salariés. Sur l’exercice 2022-2023, Mathieu, qui compte 135 salariés, réalisait 67 millions d’euros de chiffre d’affaires. Depuis son siège à Toul, en Meurthe-et-Moselle, l’entreprise produit trois modèles de balayeuses, dont un électrique.

Une nouvelle ligne de production

Pour accélérer sa production, Mathieu vient de fusionner ses deux lignes de production principales. L’une servait à produire le modèle thermique, quand l’autre était dédiée à l’électrique. "Cette opération devrait nous permettre de gagner en polyvalence sur les différents postes et nous permettre de produire plus de machines", anticipe Olivier Collineau. Alors que Mathieu était en capacité de produire sept machines électriques par mois avant cette opération, "nous pourrons monter à dix", poursuit-il.

Basée à Toul, l’entreprise Mathieu produit trois modèles de balayeuses différents — Photo : Anabelle Filoche

Si le coût de production du modèle électrique est "2,5 à 3 fois plus cher" que le thermique, cette transition est déjà accompagnée par le principal client du Toulois, la mairie de Paris. Cette dernière a déjà passé commande de 48 machines électriques, pour près de 10 millions d’euros. "Et nous sommes en discussion pour le renouvellement complet des machines thermiques", révèle Olivier Collineau. En 2017, Mathieu avait livré 220 machines pour la Propreté de Paris. "Nous attendons d’autres commandes. Nous souhaitons produire plus de machines", explique le dirigeant.

Développer l’activité de l’entreprise

Pour pousser le développement de son activité, Mathieu produit pour une autre filiale du groupe Fayat, Charlatte Manutention, fabricant et concepteur de matériels de manutention pour les marchés industriels, aéroportuaires et militaires, implanté en Bourgogne-Franche-Comté. "Depuis janvier 2024, nous avons produit 70 machines. L’idée, c’est d’en faire 300 par an", calcule Olivier Collineau.

Mathieu loue un local de près de 3 500 m² jouxtant son usine de Toul, pour assumer cette hausse de production. L’entreprise loue également un espace de stockage pour les pièces de rechange de 2 500 m², à Velaine-en-Haye, en Meurthe-et-Moselle. "Nous sommes à l’étroit. Nous sommes en réflexion pour nous agrandir, mais nous ne souhaitons pas déménager", poursuit le dirigeant.

La mairie de Paris a déjà commandé 48 balayeuses électriques à Mathieu. D’autres contrats pourraient suivre — Photo : Anabelle Filoche

En parallèle, Mathieu pourrait également développer son réseau de services centers. L’entreprise en compte actuellement sept sur le territoire français. "Notre difficulté, c’est la distance entre les techniciens et les machines. L’intérêt, c’est d’avoir un bon maillage territorial"; précise Olivier Collineau. "Ce qui nous manque, c’est la région parisienne et la zone toulousaine", ajoute-t-il.

Plusieurs engagements RSE

Pour soutenir cette croissance et confirmer son virage vers une production plus durable, Mathieu s’apprête à adopter une série d’engagements RSE. En janvier 2024, Mathieu a obtenu la médaille de bronze d’Ecovadis, qui récompense les entreprises s’engageant dans la RSE. "Nous espérons obtenir la médaille d’or, voire de platine", lance Olivier Collineau.

Dès l’hiver 2024, les locaux de Toul devraient être reliés au réseau de chaleur de la ville — Photo : Anabelle Filoche

Dès l’hiver 2024, l’entreprise devrait éteindre sa chaudière à fuel pour se chauffer grâce au réseau de chaleur de la ville de Toul. Des travaux sur la toiture devraient avoir lieu en simultané, pour améliorer l’isolation du bâtiment. "Nous espérons diminuer nos émissions carbone et faire des économies en matière de consommation d’énergie", prévoit le dirigeant. En parallèle, un aménagement des espaces verts de l’usine est au programme, avec l’installation de nichoirs, de ruches, ou encore d’arbres fruitiers.

"Nous réfléchissons également à un projet de vente combinée d’ombrières et de balayeuses, à proposer aux municipalités", prévoit Olivier Collineau. Dans ce but, l’entreprise pourrait nouer des partenariats avec des entreprises françaises spécialisées dans la vente d’ombrières photovoltaïques.

Meurthe-et-Moselle # Industrie # RSE