Sacré coup d’accélérateur pour la société landaise Materrup (20 salariés, un peu moins d’un million d’euros de CA), qui fabrique un ciment à base d’argile non calcinée issue de déchets. Elle vient de boucler une levée de fonds de 26 millions d’euros dans l’objectif de "déployer ses usines en France et en Europe".
Deux nouveaux entrants au capital
La levée a été effectuée auprès de la société d’investissement Eurazeo (35 milliards d’euros d’actifs sous gestion) via son fonds Smart City, et du fonds d’investissement du Conseil européen de l’innovation (EIC).
Des investisseurs historiques de Materrup s’ajoutent à ces deux nouveaux entrants au capital : UI Investissement, la société de gestion bordelaise Aquiti Gestion, la société de gestion toulousaine Irdi Capital Investissement et la holding d’investissement biarrote Arginuda Capital.
Un objectif de dix nouvelles usines en Europe
Materrup a déjà produit plus de 10 000 mètres cubes de bétons "bas carbone" à partir de son ciment MCC1 et renouvelle son ambition "d’accélérer la transition du marché européen du ciment […] grâce à une technologie bas carbone immédiatement déployable et économique".
Ayant déjà inauguré une usine pilote en 2022 à Saint-Geours-de-Maremne (Landes), l’entreprise prévoit d’en déployer dix autres "en co-investissant avec les industriels déjà en place".
Elle s’emploie à signer depuis plus d’un an une large série de partenariats avec de nombreux acteurs du secteur : le bétonnier basque Duhalde BTP, la société landaise Unelo, le cimentier isérois Vicat, Vinci, Demathieu Bard, Edilians, Bouygues Immobilier ou encore Domofrance, sans être exhaustif. Elle compte poursuivre cette stratégie à l’échelle européenne.
Parmi les usines prévues, Materrup avait dévoilé l’an dernier quelques détails sur le déploiement industriel conclu lors de son accord avec Vicat : la création de la coentreprise Borda Occitanie et une première usine pour produire 60 000 tonnes annuelles à Carbonne (Haute-Garonne). Les deux sociétés souhaitent aussi construire 4 autres unités de production similaires "sur le territoire national".
Une gouvernance renforcée
Enfin, Materrup profite de l’occasion pour muscler sa gouvernance. Julie Neuville est nommée présidente. "Je m’occuperai plutôt de la partie représentation et affaires publiques", souligne l’ancienne communicante.
L'équipe de direction inclut son beau-frère et cofondateur de l’entreprise Mathieu Neuville, qui reste directeur général en charge de la partie industrielle et R&D. Son frère, Charles Neuville, gère la partie business et finance. Un quatrième dirigeant, Manuel Mercé, pilote en tant que "CDO" (pour "Chief Data Officer") les volets de certification et de normalisation.
Materrup continue de recruter et recense actuellement une dizaine de postes ouverts, "dans tous les domaines, des services support à la partie industrielle en passant par le service qualité et la R&D, sur tous niveaux de qualification", termine Julie Neuville.
