C’est encore trop tôt pour dire si les élections européennes puis législatives ont eu une incidence sur le business en région et le moral des dirigeants d’entreprise. D’ailleurs, les observateurs réunis, pour la deuxième fois de l’année, au sein du Club de la conjoncture Provence-Alpes-Côte d'Azur confient qu’en l’absence de programme économique, détaillé et chiffré, l’attentisme est de rigueur. En tout état de cause, avant même ces perturbations politiques, l’activité en région Paca a enregistré une baisse au premier trimestre 2024.
Une baisse d’activité de 12 %
Avec 293 milliards d’euros de volume cumulé de chiffre d’affaires mentionné par les entreprises régionales dans leurs déclarations de TVA, la baisse est de 12 % par rapport aux 331 milliards d’euros déclarés il y a un an. "Par ailleurs, l’inflation, plutôt importante (2,8 %) a gonflé artificiellement ce chiffre d’affaires", note Philippe Renaudi, président de la CCI Paca, avant de préciser "qu’un secteur, le transport et la logistique, est particulièrement touché et un acteur régional de premier plan dans le domaine (CMA CGM, NDLR), représente à lui seul 20 % de ce volume."
Pas de quoi entacher la confiance des dirigeants. Dans une enquête réalisée par la CCI de région Paca auprès de 2 800 dirigeants, avant les élections européennes, 63 % de ces chefs d’entreprise se disent confiants pour leur entreprise.
Un investissement dynamique
Et puis, il y a deux autres bonnes nouvelles du côté des entreprises. Elles ont maintenu leurs investissements, puisque les encours bancaires ont augmenté de 2,4 % sur un an à fin avril 2024. Quant au nombre d’entreprises artisanales créées en Paca, "il a bondi de 9 % en 2023, alors que le nombre de radiations a baissé de 17 %", précise Jean-François Collombier, secrétaire général adjoint de la Chambre de métiers et de l’artisanat Paca. Et de rappeler que "ces entreprises artisanales représentent 33 % de l’économie régionale."
Les très bons chiffres du chômage
Le meilleur chiffre de ce bilan de conjoncture est fourni par France Travail. Avec un taux de chômage à 8,2 %, "c’est le taux le plus faible jamais enregistré depuis 1975. Puis l’écart avec le taux au niveau national (7,5 %), n’a jamais été aussi faible également", se félicite Pascal Blain, directeur régional de France Travail. Les offres restent nombreuses, à 86 000, dont 50 000 en CDI. "C’est 50 % d’offres en plus par rapport à deux, trois ans en arrière", souligne le directeur. Mais pour ce dernier, le chiffre le plus parlant de la dynamique en cours est la baisse de 3,7 %, sur un an (de mars 2023 à mars 2024), du nombre de demandeurs d’emploi longue durée, prioritaires au sens du plan d’investissement dans les compétences. "La bonne nouvelle, c’est qu’il n’y a pas de fatalité", selon Pascal Blain.
Le retour à l’emploi de profils éloignés
En 2021, il y avait 134 000 chômeurs de longue durée inscrits en Paca. "Ce chiffre a été divisé par deux grâce au déploiement de nouvelles méthodes de détection des potentiels, grâce aussi à l’ouverture d’esprit dont font preuve les entreprises. Ces dernières l’ont bien compris, avec 62 % de recrutements réputés difficiles, avec près de 250 000 projets de recrutement en région Paca. Il faut se tourner vers des profils dits atypiques, ne plus hésiter à privilégier les fameuses soft skills et former en interne", explique Pascal Blain. Un autre chiffre, celui de l’Urssaf, montre que la dynamique de recrutement se maintient avec 503 616 déclarations d’embauches au premier trimestre 2024, un chiffre en faible repli de 0,1 % par rapport au 1er trimestre 2023.
