Le personnel de l’usine Dumarey Powerglide (ex-Punch), sous-traitant strasbourgeois qui fabrique et assemble des boîtes de vitesses automatiques pour l’industrie automobile, va reprendre le travail à compter de ce jeudi 4 juillet après avoir observé deux jours de grève. En effet, l’intersyndicale CFDT-CGT redoutait un plan social et des suppressions de postes liés à la récente annonce de l’arrêt des commandes de la part de l’équipementier allemand ZF, principal client de Dumarey Powerglide, initialement prévu au 31 août.
Un sursis jusqu’à la fin de l’année et quelques perspectives pour 2025
Une réunion de conciliation a finalement eu lieu hier entre les deux entités devant le Tribunal de Commerce de Strasbourg débouchant sur la poursuite de leur partenariat jusqu’à la fin de l’année. ZF se serait également engagé à s’appuyer à l’avenir sur son sous-traitant alsacien pour la production de composants de boîtes de vitesses de génération 3 mais dans des volumes moindres et sans assemblage.
L’intersyndicale CFDT-CGT dénonce "une politique de la terre brûlée"
ZF est aujourd’hui le seul client de la 8HP, boîte 8 vitesses, produite à plus de 1 200 exemplaires par jour et qui équipe les véhicules thermiques de la marque BMW, fournie par Dumarey Powerglide depuis son site du Port du Rhin à Strasbourg.
L’hypothèse d’un retrait total de ZF a été chiffrée à une perte de 90 % du chiffre d’affaires de Dumarey Powerglide, qui s’élevait à 530 millions d’euros en 2023, d’après la CGT. Selon l’intersyndicale CFDT-CGT, le "fort endettement" de ZF pousserait le géant allemand (46,6 milliards d’euros de CA) "à se restructurer outre-Rhin" dénonçant au passage une "politique de la terre brûlée qui ne laisse aucune marge de manœuvre au site de Strasbourg pour se retourner socialement et financièrement".