Brest
L’oreille augmentée pour soignants d’Oso-AI met le cap sur l’international
Brest # Santé # International

L’oreille augmentée pour soignants d’Oso-AI met le cap sur l’international

En hypercroissance depuis sa dernière levée de fonds de 10 millions d’euros l’année dernière, la start-up brestoise Oso-AI se structure pour accélérer la commercialisation de son "oreille augmentée pour soignants" et s’attaque désormais à l’export.

Après la France, Olivier Menut (à gauche) et Philippe Roguedas, deux des quatre fondateurs d’Oso-AI, veulent commercialiser leur solution d’oreille augmentée pour soignants au Japon et en Europe du Nord — Photo : Jean-Marc Le Droff

Six ans seulement après sa création et après avoir levé 4 millions d’euros en 2020 et 10 millions de plus l’année dernière, la start-up brestoise Oso-AI se met en ordre de marche pour attaquer l’international. Pionnière de l’Ambient Intelligence Learning (AML) au service des personnes vulnérables et des personnels soignants, Oso-AI a développé une solution d’analyse de sons permettant de faciliter le travail des soignants du secteur médico-social. Chutes, vomissements, apnée du sommeil, appels de détresse… À l’aide d’un simple boîtier placé dans la chambre du patient, l’application basée sur l’IA analyse la situation et prévient à la moindre alerte les personnels soignants sur leur smartphone.

Objectif : 100 000 chambres équipées d’ici 2026

"Notre solution est d’ores et déjà installée dans près de 3 000 chambres, essentiellement en France mais aussi en Suisse et à Monaco", retracent Philippe Roguedas et Olivier Menut, deux des quatre fondateurs de la start-up qui ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin. "En France, notre objectif est d’équiper 100 000 chambres d’ici 2026, soit environ 10 % des chambres du secteur médico-social", détaillent ceux qui ont notamment noué un partenariat avec le CHU de Brest pour mettre au point leur solution.

Effectifs doublés en douze mois

Pour y parvenir, Oso-AI a dû agrandir ses locaux du port de commerce après avoir doublé ses effectifs depuis l’année dernière pour atteindre une cinquantaine de salariés. Parmi eux, Thomas Godard, qui s’avère être un atout de poids recruté il y a quelques semaines à peine. L’homme est l’ancien directeur général du groupe mutualiste Adhévie Union (ex-MBV), et surtout ancien conseiller ministériel auprès de la Secrétaire d’État chargée des personnes âgées et de l’autonomie de 2016 à 2017. Un poste où il était notamment chargé de la mise en œuvre d’une nouvelle feuille de route gouvernementale pour la Silver Économie, ainsi que du développement de la politique d’adaptation des logements aux seniors.

Le Japon dans le viseur

Et si la France reste actuellement son marché principal, Oso-AI lorgne aussi désormais sur l’international. À commencer par le Japon, un marché porteur pour lequel l’entreprise vient de recruter un business développer dédié : Frédéric Dumonteil, qui a occupé des fonctions de directeur de filiale et de directeur commercial sur la zone Asie-Pacifique pour des grands groupes dans l’agroalimentaire, la pharmaceutique ou le numérique. "Au Japon, qui est un pays très technophile et très respectueux de ses aînés, la population est très vieillissante et fait face à une pénurie de soignants. Si notre solution rencontre un franc succès en France, il n’y a pas de raison qu’elle ne casse pas la baraque là-bas", estime Philippe Roguedas qui, en parallèle, avec les autres fondateurs, entend développer l’entreprise en Europe du Nord, notamment en Italie et en Espagne.

De quoi, afficher des objectifs ambitieux. Après avoir récemment franchi la barre symbolique du million d’euros de chiffre d’affaires, soit dix fois plus que l’exercice précédent, Oso-AI vise plusieurs dizaines de millions d’euros de chiffre d’affaires d’ici cinq ans.

Brest # Santé # International