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L’investisseur Turenne Groupe débarque à Nantes après avoir repris la gestion de deux fonds régionaux
Nantes # Fonds d'investissement # Fusion-acquisition

L’investisseur Turenne Groupe débarque à Nantes après avoir repris la gestion de deux fonds régionaux

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Turenne Groupe ouvre des bureaux à Nantes, sa septième implantation en France. Cette arrivée fait suite à la prise en main de la gestion, fin 2023, des fonds de la Région, Pays de la Loire Croissance et Pays de la Loire Participations. Les tickets d’investissement seront compris entre 1 et 3 millions d’euros.

Turenne Groupe ouvre ses premiers bureaux à Nantes — Photo : Benjamin Robert

Un nouvel arrivant parisien débarque dans la Cité des Ducs. Turenne Groupe ouvre sa septième antenne à Nantes, et renforce ainsi ses forces vives en région, après des bureaux à Paris, Lille, Lyon, Marseille, Nice et Bordeaux. "Nous recherchions depuis maintenant trois ans à nous implanter dans l’Ouest. Il y a une culture entrepreneuriale très forte et ancienne dans les Pays de la Loire", explique Christophe Deldycke, président de Turenne Groupe.

Fin 2023, le fonds d’investissement a pris la main sur les deux fonds régionaux Pays de la Loire Participation, et Pays de la Loire Croissance, auparavant gérés par la société lyonnaise Siparex. Le nouveau bureau nantais de Turenne est composé de cinq personnes, pour actuellement 100 millions d’euros sous gestion. "Ces deux chiffres ont vocation à grandir ensemble", ajoute Christophe Deldycke.

Gestion de deux fonds régionaux

Turenne Groupe, qui gère deux milliards d’euros d’actifs, connaît les ficelles des fonds régionaux puisqu’il gère déjà des fonds liés au Crédit Agricole des Hauts-de-France ou encore le véhicule de la Région Sud à Marseille. "Nous avons bifurqué vers les fonds institutionnels il y a une quinzaine d’années", raconte Christophe Deldycke.

"Nous réalisons 15 à 20 opérations par an. La moitié correspond à de nouvelles prises de participation"

Avec le fonds Pays de la Loire Participation, qui pèse 20 millions d’euros sous gestion, Turenne va pouvoir cibler les start-up et PME innovantes de la région, avec des tickets d’investissement compris entre 1 et 3 millions d’euros. "Nous réalisons 15 à 20 opérations par an. La moitié correspond à de nouvelles prises de participation, et l’autre à du réinvestissement", note Antoine Puget, directeur du bureau de Nantes, et qui dirigeait déjà le fonds Pays de la Loire Participation chez Siparex auparavant. En parallèle, le fonds Pays de la Loire Croissance est plus ancré sur le redéploiement industriel et le rebond d’entreprise. Un second véhicule, Croissance 2, a été lancé fin 2021 avec 26 millions d’euros. Pour l’instant, quatre investissements (Maison Becam, Prolaser, Alouette et Ruchaud) ont été réalisés.

Des synergies entre les fonds régionaux et sectoriels

Mais Turenne ne va pas se contenter d’investir dans ces deux véhicules dans la région. L’investisseur a développé des fonds nationaux sectoriels entre 2010 et 2018, et compte bien créer des synergies entre expertise nationale et spécificité territoriale. "Nous avons une verticale sur la santé, une dans l’hôtellerie, une dans le digital avec une spécialisation qui se dessine de plus en plus dans l’ingénierie en environnement, et une dernière dans le secteur des deeptechs", énumère le dirigeant.

Cela permettra ainsi à Turenne d’évaluer les dossiers et d’investir dans des secteurs pointus grâce à son expertise en interne. "À Nantes, nous sommes des généralistes. L’appui des équipes des fonds sectoriels nous fera gagner du temps. Or, la rapidité est primordiale dans les secteurs concurrentiels", appuie Antoine Puget.

L’ambition de porter un FCPR dans la région

Turenne Groupe ambitionne aussi de stimuler l’investissement des particuliers, via des fonds communs de placement à risques (FCPR). "Nous avons déjà mis en place cela dans le nord de la France avec des tickets d’entrée pour les particuliers relativement bas, à 2 500 euros. Les fonds sont ensuite investis dans des projets à l’échelle locale. L’ambition est de développer cette typologie d’investissement dans d’autres régions", note le dirigeant. Un FCPR sera envisageable dès 2025 sur les Pays de la Loire.

Un accompagnement en période de crise

Grâce à ces axes, Turenne compte bien s’agrandir dans la région. Mais encore faut-il que les entrepreneurs ouvrent leur capital. "Aujourd’hui les dirigeants nous connaissent, et nous avons de l’argent pour investir à leur côté, mais certains gardent une image caricaturale de notre fonctionnement, appuie Christophe Deldycke. Ils pensent qu’ils vont perdre le pouvoir avec notre arrivée. Or, nous sommes là pour les accompagner, mais pas diriger".

À ce jeu de lever des préjugés, Christophe Deldycke estime que la crise du Covid-19 aura été salutaire. "Beaucoup de dirigeants étaient contents de pouvoir échanger avec nous dans ces périodes d’incertitudes. Notre accompagnement prend alors une réelle valeur ajoutée", estime-t-il.

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