En Anjou, l’activité immobilière à destination des entreprises a connu un ralentissement en 2023, comme en témoigne l’Observatoire de l’immobilier d’entreprise, créé en 2009 par la CCI de Maine-et-Loire et le Club Immobilier Anjou, qui étudie chaque année l’activité de ce secteur. Mais selon Christophe de Guisti, président du Club Immobilier Anjou, la situation n’est pas pour autant alarmante. "On retrouve un niveau équivalent à celui de 2019, après une euphorie générale pendant quelques années, indique ce dernier. Sans doute étions-nous dans une forme de bulle avant que tout ne redescende à un étiage raisonnable."
Un stock de bureaux important
En 2023, les transactions ont concerné 23 600 mètres carrés de bureau dans l’agglomération angevine, là où se concentre plus de 85 % du parc départemental. Un total en dessous de celui des deux années précédentes, un peu plus 39 000 mètres carrés en 2021 et environ 37 500 mètres carrés en 2022. Ce qui a fait augmenter le stock de bureaux disponibles "au-dessus de l’acceptable", analyse Christophe de Guisti. "Nous avons habituellement 18 mois de stock et il équivaut actuellement à 2 ans et demi", précise-t-il.
Point de vigilance
Néanmoins, pour le président du Club Immobilier Anjou, il ne semble pas que la surface de bureaux actuellement disponible soit trop importante."Il y a à la fois des produits neufs et de seconde main, avec quelques-uns qui sont obsolètes. Il nous faut toutefois être vigilants pour ne pas tomber dans un stock trop important, en travaillant avec les professionnels et les collectivités, prévient-il. D’un autre côté, le marché est actuellement bas mais quand il va redémarrer, il faudra que le stock soit tout de même suffisant pour répondre à la demande. Il faut anticiper, trouver le juste milieu et produire de manière raisonnée."
La métropole angevine, toujours considérée comme attractive, enregistre tout de même actuellement un marché exogène en forte baisse depuis quelques mois. Autrement dit, une baisse du nombre de transactions concernant des entreprises venant de l’extérieur pour s’implanter dans le département.
Les locaux d’activités, un marché actif
Du côté des locaux d’activités, davantage répartis sur le département, majoritairement dans l’agglomération angevine mais aussi dans le Choletais, le marché s’est montré toujours actif en 2023 avec 137 000 mètres carrés commercialisés en Maine-et-Loire, un niveau équivalent à celui de 2022. Dynamique dans l’agglomération angevine (+ 5 %), le nombre de transaction a baissé dans l’agglomération choletaise (-15 %). Parallèlement, sur l’ensemble du département, le nombre de constructions de bâtiments en compte propre, réalisées directement par les entreprises, reste toujours important.
Un stock d’un an
Si ce marché des locaux d’activité se maintient, la prise de décision des entreprises pour acheter ou louer semble plus longue. "Les entreprises s'interrogent plus sur le rapport entre leurs besoins et les produits qui sont mis à leur disposition, analyse Christophe de Guisti. Et certains dirigeants cherchent dans un premier temps à optimiser leurs espaces. On note aussi plus d’exigences en termes de consommation énergétique ou de qualité du bâti." En Maine-et-Loire, le stock disponible de locaux d’activité et d’entrepôts est lui aussi conséquent, avec environ un an de réserve. "Ce qui est important dans le contexte actuel de raréfaction du foncier économique", indique encore le Club Immobilier Anjou.
