Avec plus de 40 % de consommateurs achetant en vrac et plus de 60 % d’entre eux désirant davantage de produits, la France s’impose comme le premier pays d’Europe pour ce mode de consommation. Basé à Marseille (Bouches-du-Rhône) et à Beaucaire (Gard), le fournisseur Woodland Garden (9 collaborateurs, CA 2023 : 450 000 €), qui fabrique des distributeurs en bois brevetés pour la grande distribution et les réseaux spécialisés, le mesure à son propre niveau : il a franchi le cap des 200 magasins équipés en 2024, en vise 50 autres d’ici la fin de l’année, et lorgne 50 à 100 magasins de plus en 2025.
Une innovation déjà reconnue
Issu d’une longue R & D, le système conçu par Woodland Garden optimise à la fois le conditionnement du produit et sa mise en rayon : les aliments sont présentés dans le sachet du fabricant, qu’il suffit ensuite d’insérer dans le distributeur vrac. En supprimant le transvasement dans les trémies et donc leur entretien en eau et détergent, en facilitant la traçabilité du produit, cette innovation a déjà convaincu de grands distributeurs (Auchan, E. Leclerc., Intermarché, Hyper U, Spar…). "Nous bénéficions aussi de l’entrée en vigueur progressive de la loi Climat, qui impose aux magasins de plus de 400 m2 de passer à 20 % de vrac sur les surfaces au sol d’ici 2030. À cela s’ajoutent un avantage prix pour le consommateur, crucial en période d’inflation, et le poids de la consommation écologique, en forte hausse chez les jeunes", analyse Laurent Odinot, cofondateur de Woodland Garden.
Massifier le vrac en France
Sur ces bases, l’entreprise vise 15 % de parts de marché sur le plan national (soit plus de 2 200 magasins) d’ici 2030. Elle prévoit de tripler son activité, en portant son chiffre d’affaires de 450 000 euros à 1,2 million d’euros dès cette année, avec une perspective à 10 millions d’euros à moyen terme. Ce plan de marche est aussi corrélé aux travaux du collectif national "En avant vrac", formé à l’initiative de la GMS pour massifier l’offre de vrac en France. En janvier 2024, ce groupe de travail a validé un concept de distributeur en se basant sur le cahier des charges de Woodland Garden. "Cela renforce notre offre. Nous passons du stade d’inventeur à celui d’apporteur de solutions crédibles pour tout un secteur", apprécie Laurent Odinot.
Une nouvelle offre émergente
Mais pour réussir ce passage à l’échelle, Woodland Garden développe un autre type de distributeur. Celui-ci sera fabriqué en polymères biosourcés, produits à partir d’amidon de maïs. En utilisant ce matériau plus malléable que le bois, la PME pourra augmenter ses cadences de production tout en se conformant aux standards de la GMS. "Le bois est un matériau clivant. Il existe des préjugés sur sa solidité et sa durabilité, même si le bois est traité et nettoyable dans notre solution. Les biopolymères sont encore plus facilement nettoyables et nous permettront de massifier notre production", commente Laurent Odinot.
Premières ouvertures à l’export
Pour lancer cette fabrication, Woodland Garden investit 500 000 euros dans son usine beaucairoise. Un nouveau parc machines (presses à injecter, moules, broyeuses) y sera installé d’ici la fin 2024. L’an prochain, la PME sera dès lors en capacité de produire jusqu’à 15 000 silos annuellement, "et même 50 000 silos sans réinvestir, si la demande venait à décoller". Sur le front de l’export, Woodland Garden prévoit aussi d’engranger les démarches entreprises avec le soutien de la Région Occitanie : les contacts déjà noués avec les Émirats Arabes, la Turquie, l’Autriche, l’Allemagne et le Benelux pourraient se concrétiser, au terme des tests déjà en cours, dans le courant 2025.
