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"Les marchés de Paris 2024 nous offrent une visibilité internationale extraordinaire"
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Jean-Marc Laudescher président directeur général de Laudescher "Les marchés de Paris 2024 nous offrent une visibilité internationale extraordinaire"

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L’entreprise normande Laudescher, implantée à Carentan-les-Marais dans la Manche, a obtenu dix marchés de rénovation et de création de centres sportifs qui recevront les athlètes des JO Paris 2024. Des contrats qui représentent globalement 800 000 euros de chiffre d’affaires supplémentaires pour l’entreprise.

Jean-Marc Laudescher : "Nous avons donc beaucoup anticipé pour pouvoir répondre aux marchés de Paris 2024" — Photo : Laudescher

Comment l’entreprise Laudescher (47 collaborateurs ; 12,5 M€ de CA en 2023) s’est-elle préparée pour répondre aux différents marchés de Paris 2024 ?

Étant moi-même un grand sportif, je ne voulais pas que Laudescher manque cette compétition ! Nous avons donc beaucoup anticipé pour pouvoir répondre aux marchés. Dès 2020, nous nous sommes positionnés aux tours de table des prescripteurs choisis par les pouvoirs politiques. J’ai également embauché un directeur général qui est venu en renfort pour valider certaines certifications et labellisations nécessaires pour répondre aux marchés. Par exemple, les certifications B-Corp répondant à des exigences sociétales et environnementales, Cradle to Cradle (conception éco responsable et durable) ou la labellisation Entreprise Patrimoine Vivant (obtenu fin 2021, NDLR)."

Quels marchés avez-vous obtenus ?

Nous avons obtenu une dizaine de marchés pour les JO 2024, parmi lesquelles le centre aquatique de Mérignac en Gironde où nous avons équipé 2 400 m2 de plafond en bois, et l’Arena Béthune Bruay, un complexe ultra moderne qui accueillera les compétitions nationales et internationales des sports de combat. La salle, ceinte par des murs recouverts de panneaux Linea de Laudescher, pourra accueillir jusqu’à 3 000 spectateurs. Concernant le Village des Athlètes, Laudescher est intervenu dans trois bâtiments.

D’après vous, qu’est-ce qui a séduit les architectes ?

La matière bois était déjà inscrite dans les prescriptions des marchés, et Laudescher démontre une stratégie qui plaît aux architectes : nos bois sont sourcés en Europe, les copeaux sont utilisés pour chauffer l’usine. Un avantage énorme quand on se situe dans le cadre d’un projet comme Paris 2024 qui affiche un objectif Haute Qualité Environnementale, où le pari était de construire le plus sobrement possible tous les lieux emblématiques, et ne pas dépasser "le budget carbone" fixé pour l’ensemble de la manifestation. La construction et les déplacements comptent en effet pour un tiers des émissions carbone de l’événement ! Au-delà de l’apport esthétique, nos panneaux en bois, doublés par des dalles de laine de roche surfacée d’un voile, très absorbantes, présentent d’autres atouts : ils procurent un effet "piège à son" dans l’espace entre les lames et une correction acoustique efficace dans les lieux dédiés à la pratique sportive souvent très bruyants.

L’obtention de ces marchés a-t-elle nécessité des investissements industriels ?

Nous avons investi 300 000 euros dans une chaîne d’application d’enrobage de solution de vernis afin que nos bois puissent avoir une tenue au feu et retarder la combustion du bois en cas d’incendie. Pour le reste, notre usine, inaugurée en 2015, est largement configurée pour assurer la capacité de production nécessaire et respecter les délais.

Quel pourrait être l’impact de ces marchés sur le chiffre d’affaires de l’entreprise ?

Notre chiffre d’affaires tourne autour de 12,5 millions d’euros, dont 15 % à 18 % à l’export. Avec ces marchés de Paris 2024, nous tablons sur 800 000 euros de chiffre d’affaires supplémentaires. Ces marchés nous offrent une visibilité nationale et internationale extraordinaire. Nous espérons ainsi, en surfant sur l’événement, monter en puissance et atteindre les 14 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2025 et 18 millions d’euros en 2027, dont 50 % à l’international.

Laudescher a équipé le centre nautique de Mérignac de 2 400 m2 de plafond en bois — Photo : Studio Erick Saillet

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