Situé sur un vaste plateau venteux de Haute-Loire, le parc éolien d’Ally-Mercoeur va bientôt changer de physionomie. Boralex, spécialiste des énergies renouvelables, s’apprête à remplacer les 26 éoliennes existantes, mises en service en 2005, par 19 autres plus puissantes. Ces dernières devraient être fonctionnelles à horizon 2027.
"Il s’agissait du parc éolien le plus grand et le plus haut de France à son inauguration, aujourd’hui nous voulons le moderniser. Nous réduisons le nombre de mâts mais la puissance, de 39 mégawatts à l’heure actuelle, sera multipliée par trois", souligne François Palmier, responsable régional de Boralex en Auvergne-Rhône-Alpes.
Un chantier emblématique
Ce chantier, estimé entre 160 et 180 millions d’euros, est emblématique de la stratégie de développement de Boralex en Auvergne-Rhône-Alpes. L’entreprise, dont la maison-mère est canadienne, est arrivée dans la région en 2005 et elle entend bien y poursuivre sa croissance.
Aujourd’hui, elle développe, construit mais aussi exploite et démantèle des parcs éoliens et solaires partout en France. Même si son siège social est dans le Nord, elle est très implantée en Auvergne-Rhône-Alpes, notamment à Lyon, où se trouve la direction du groupe, mais aussi à Chaspuzac (Haute-Loire) et à Cournon-d’Auvergne (Puy-de-Dôme).
Une dizaine de parcs éoliens en projets dans la région
Boralex exploite déjà huit parcs éoliens dans la région, dont celui de Cham Longe, en Ardèche, qu’elle a également renouvelé en 2020, prolongeant son exploitation pour une nouvelle durée de vie de 30 ans. "L’Auvergne-Rhône-Alpes est un territoire intéressant car il y a du vent, de l’espace avec peu de densification urbaine, c’est pourquoi nous voulons accroître nos installations éoliennes sur place. Nous avons 480 mégawatts (MW) de projets en cours de développement, soit une dizaine de parcs. Nous essayons d’obtenir les autorisations et menons les différentes études nécessaires", explique François Palmier.
Fort développement sur le solaire
Et la récente décision de Laurent Wauquiez de couper les financements de l’éolien ne devrait pas freiner l’activité, estime l’entreprise. Dans le cadre du fonds régional d’investissement OSER (destiné à soutenir le développement des énergies renouvelables en Aura), le président de la Région a en effet annoncé, début mars, l’arrêt du soutien à l’éolien, et compte privilégier le photovoltaïque. "Ce fonds a vocation à s’adresser aux collectivités, cela va peu nous impacter car nous finançons nos projets en fonds propres et par de l’endettement. Nous ne sentons pas de défiance particulière dans la région vis-à-vis de l’éolien", soutient François Palmier.
Si l’éolien représente, aujourd’hui, 90 % de l’activité de Boralex, l’entreprise entend accélérer sur le solaire. Elle compte aujourd’hui un seul parc de panneaux photovoltaïques dans la région, en Haute-Loire avec 12,5 MW de puissance. Mais l’entreprise projette déjà de développer 160 MW dans les prochaines années sur le territoire via une quinzaine de projets. Un des dossiers déjà autorisés prévoit, par exemple, des panneaux dynamiques au-dessus d’une plantation de kiwis en Ardèche. Un autre projet, encore à l’étude, serait lui implanté sur les pourtours d’une usine classée Seveso du groupe pharmaceutique Fareva, près du Puy-en-Velay.
300 salariés en France
L’an dernier, Boralex a réalisé 298 millions d’euros de chiffre d’affaires en France. L’entreprise emploie plus de 300 collaborateurs en France, dont 118 en Auvergne-Rhône-Alpes, et observe une croissance de ses effectifs d’environ 10 % par an.
