Saint-Nazaire
Les Chantiers de l’Atlantique préparent la construction du futur porte-avions français
Saint-Nazaire # Naval # Investissement industriel

Les Chantiers de l’Atlantique préparent la construction du futur porte-avions français

S'abonner

Les Chantiers de l’Atlantique sont en train de préparer la construction du porte-avions qui remplacera le Charles de Gaulle. Si le navire ne sera livré qu’en 2038, le chantier naval nazairien prévoit près de 50 millions d’euros d’investissement et des centaines de recrutements, dont 500 dès cette année.

L’amiral Nicolas Vaujour, le chef d’état-major de la Marine Nationale, Christelle Morançais, la présidente de la Région des Pays de la Loire et Laurent Castaing, le directeur général des Chantiers de l’Atlantique — Photo : DR

À Saint-Nazaire, les Chantiers de l’Atlantique s’activent déjà autour de la construction du porte-avions qui va remplacer le Charles de Gaulle à partir de 2038. La présidente de la région Pays de la Loire, Christelle Morançais, évoque le "chantier du siècle" pour la construction du navire amiral de la marine nationale française, symbole de "la puissance de notre nation".

Le début de la construction de ce porte-avions de nouvelle génération (PANG) ne devrait démarrer qu’en 2031 ou en 2032, et devrait s’étendre sur une quinzaine d’années. Le navire quittera Saint-Nazaire en 2035 pour être armé à Toulon. Il sera mis en service par la Marine Nationale en 2038 après 3 à 4 ans de tests en mer.

Une petite ville et une base arienne

Porte-avions nouvelle génération, remplaçant du Charles-de-Gaulle. Illustration — Photo : Naval Group

Quand il prendra la mer, ce navire aura les allures d’une "petite ville de 2000 habitants", selon l’amiral Nicolas Vaujour, le chef d’état-major de la Marine Nationale. Le futur fleuron de la Marine française sera équipé de "deux centrales nucléaires" et sera une véritable "base aérienne flottante", avec une quarantaine d’avions à son bord, des hélicoptères et des drones.

Alliés au sein de la coentreprise MO Porte-Avions, Naval Group (détenteur de 65 % du capital) et Les Chantiers de l’Atlantique (35 %) vont assurer la construction de l’imposant navire de guerre de 75 000 tonnes. Long de 300 mètres, ce porte-avions devait coûter 10 milliards d’euros, avec une première tranche de financement de 5 milliards d’euros, prévue dans la loi de programmation militaire 2024-2030 adoptée par le Parlement l’an passé. Le géant devrait bénéficier d’une autonomie énergétique d’une durée de dix ans grâce à ses deux réacteurs nucléaires. Dans sa longueur, il dépassera 40 mètres porte-avions Charles-de-Gaulle et sera plus lourd de 30 000 tonnes.

40 à 50 millions d’euros d’investissement

Les Chantiers de l’Atlantique (3 500 salariés, 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires) s’apprêtent à investir 40 à 50 millions d’euros pour être en mesure de livrer le navire. Un investissement qui s’ajoute aux 100 millions d’euros récemment annoncés par l’entreprise pour construire des plateformes électriques allant équiper les champs éoliens marins.

Une part de la somme va être consacrée à la construction de bâtiments tertiaires, les effectifs des bureaux d’études allant être renforcés. De même, l’entreprise va investir dans de nouveaux outils industriels pour travailler les tôles du porte-avions, qui seront "plus épaisses que celles des paquebots habituellement fabriqués par le chantier naval nazairien" selon Laurent Castaing, le directeur général des Chantiers de l’Atlantique.

300 recrutements par an

Niveau main-d’œuvre, Laurent Castaing annonce le recrutement de 500 personnes dès cette année. Puis, pendant les 10 prochaines années, près de 300 nouveaux collaborateurs seront recrutés chaque année pour répondre aux besoins globaux de l’entreprise.

À elle seule, la construction du porte-avions nécessitera 10 millions d'heures de travail et mobilisera près de 2 000 salariés des Chantiers de l’Atlantique et un nombre similaire de personnels des sous-traitants. Le chantier naval est notamment en quête d’électriciens et de tuyauteurs. Il va aussi renforcer de 500 personnes ses bureaux d’études.

Besoin de logements

Laurent Castaing n'a pas manqué de manifester son inquiétude concernant le besoin de logements, d'hôtels, de transports, de taxis... L'afflux de nouveaux salariés pose en effet la question du logement dans un bassin d’emplois déjà extrêmement dynamique. Le maire de Saint-Nazaire, David Samzun, n’hésite pas à demander la mobilisation d’une "task force pour le logement" dans les plus brefs délais. Il signifie même qu’il a formulé cette demande auprès du président de la République. "Elle est sur son bureau", a noté l’édile nazairien.

La présidente de la région Pays de la Loire, Christelle Morançais, est allée dans le même sens. "J’ai souligné à plusieurs reprises qu’il fallait une différenciation du dispositif ZAN (zéro artificialisation net) qui devrait être différent selon la dynamique que connaissent les territoires." Elle se dit favorable à la mise en place de site clé en main pour le logement. "Et quand les ouvriers devront quitter ses logements après la livraison du porte-avions, ils ne seront pas perdus. Notre dynamique démographique est telle qu’ils trouveront rapidement des locataires."

Saint-Nazaire # Naval # Défense # Investissement industriel # Créations d'emplois # ETI