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L’équipementier automobile Efi Automotive se réorganise pour faire face aux difficultés
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L’équipementier automobile Efi Automotive se réorganise pour faire face aux difficultés

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Confronté à un contexte défavorable depuis plusieurs années, l’équipementier automobile aindinois de rang 1 vient de lancer un plan de sauvegarde de l’emploi et se réorganise. Dans le même temps, il investit fortement pour prendre le virage de l’électrification du parc automobile.

Béatrice Schmidt, PDG du groupe Efi Automotive — Photo : DR

C’est une décision "mûrement réfléchie", assure Béatrice Schmidt, PDG du groupe Efi Automotive (1 600 salariés dont 750 en France, 230 M€ de CA). L’équipementier automobile de rang 1 a annoncé il y a quelques semaines la mise en place d’un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) sur son site de Beynost dans l’Ain. 52 des 550 emplois de l’usine pourraient être supprimés. Aucun poste d’ouvrier, mais des emplois de personnel encadrant et de maintenance.

Un PSE rendu nécessaire par la "révolution brutale du monde automobile"

Efi Automotive qui a successivement souffert de la crise du Covid, des ruptures d’approvisionnement en semi-conducteurs, de la décision de l’Europe d’interdire la vente de véhicules à moteur thermique neufs à l’horizon 2035 et de la concurrence accrue de la Chine, ne parvient pas à retrouver son niveau d’activité d’avant-crise. "La révolution forte et brutale que connaît le monde de l’automobile nous oblige à nous adapter afin de pérenniser l’activité de l’entreprise, en particulier en France", souligne la dirigeante.

Le PSE présenté s’intègre dans un plan de "remise en performance", lancé fin 2023. Ce dernier prévoit une réduction de 15 % des coûts globaux de l’entreprise, l’adoption de solutions plus efficientes et la concentration sur des produits à plus forte valeur ajoutée sur les sites français.

Une montée en puissance des sites chinois

Efi Automotive réorganise ainsi sa production à Beynost. Les produits à faible valeur ajoutée n’y seront plus fabriqués. Ils partiront pour les sites turcs et chinois du groupe. Une réorganisation qui permet de réduire le nombre d’équipes et la surface de production. "Les efforts consentis commenceront à produire des effets positifs en 2024, avec un retour à la rentabilité cible en 2025", explique Béatrice Schmidt.

Ce plan s’accompagne donc d’une montée en puissance des sites chinois (Shanghai et Wuhan) de l’équipementier. Une partie de la R&D y est également transférée.

Une organisation "plus globale" qui doit répondre à l’émergence de nouveaux acteurs chinois sur le marché de l’automobile et à une tendance des constructeurs européens à renforcer leurs activités sur le continent asiatique.

Réduire la dépendance aux moteurs thermiques

Cette réorganisation s’accompagne d’un plan d’investissement de "plusieurs dizaines de millions d’euros par an". Il doit permettre à Efi Automotive de réduire sa dépendance aux moteurs thermiques. Alors qu’ils représentent aujourd’hui encore 70 % du chiffre d’affaires du groupe, ils ne devraient plus compter que pour 50 % de son activité en 2028.

Pour ce faire, Efi investit dans trois grandes lignes de production. Il s’agit de lignes consacrées aux capteurs permettant de répondre à de nouvelles fonctions en lien avec la direction assistée des véhicules électriques, mais aussi à des actionneurs, utilisés pour la gestion thermique dans ces véhicules. Ou encore à l’électronique de puissance pour permettre à ces voitures de gagner en autonomie.

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