La Maison Sainte-Hélène, un ancien bâtiment religieux de 1 500 m2 situé Place Bellecour à Lyon, accueille depuis ce printemps, sous la houlette de Notre Dame des sans-abri, des familles issues de squats. Un budget de 400 000 euros a été consacré à son aménagement financé par l’État et L’Entreprise des Possibles, à l’initiative du projet jugé "hors normes par son ampleur et sa localisation en plein cœur des beaux quartiers", par Étienne Piquet-Gauthier, directeur général de L’Entreprise des Possibles.
Le collectif d’entreprises a été lancé en 2019 par l’industriel Alain Mérieux, qui a mis son énergie et son carnet d’adresses au service de cet engagement solidaire, nourri notamment par ses séjours passés à Madagascar. L’entrepreneur y ayant constaté qu’en dépit de la pauvreté, les habitants s’entraident beaucoup plus que dans notre société française. D’où l’idée de ce collectif qui soutient des associations en lien avec des publics fragiles dont les femmes seules avec enfants et jeunes issus de l’aide sociale à l’enfance. Une population estimée à 15 000 personnes dans la métropole.
Soutenir les associations
"Nous faisons le lien entre entreprises et associations pour procurer des ressources à ces dernières sans s’y substituer", résume le directeur général de L’Entreprise des Possibles. Tout un écosystème relie 175 entreprises de la région, des bailleurs sociaux, une cinquantaine d’associations partenaires, la métropole de Lyon, la CCI, des organisations patronales, l’État, etc. Depuis sa création, plus de 5 millions d’euros ont été engagés pour plus de 100 projets solidaires et 16 000 personnes aidées.
Trouver les ressources
Comment L’Entreprise des Possibles mobilise-t-elle des ressources ?
"Nous utilisons trois leviers pour lever des fonds. Le don de jours de congés payés des salariés de nos entreprises adhérentes, qui monétisent et complètent ce don. Second levier, les missions de bénévolat des salariés pour une association référencée par l’Entreprise des Possibles, déroule Étienne Piquet-Gauthier. Enfin, les entreprises qui disposent de terrains ou de bâtiments industriels et tertiaires disponibles peuvent les mettre temporairement à la disposition d’associations qui les aménageront et en assureront la gestion pour des solutions d’hébergement transitoire".
Héberger et réinsérer
Comme le site "Les Grandes Voisines", issu de la reconversion de l’hôpital Charial à Francheville (Rhône), qui héberge depuis juin 2023, environ 500 personnes dans 5 centres d’hébergement d’urgence gérés par le foyer Notre-Dame des Sans-Abri et l’Armée du Salut, "un des plus grands tiers-lieux en France". L’endroit accueille également un hôtel, des ateliers d’insertion ainsi que des locaux pour les acteurs de l’économie sociale.
Autre projet phare : la Halte des Femmes, portée par l’association Alynea et dédiée à l’accueil des jeunes femmes enceintes ou venant d’accoucher a été finalisée. Elle comprend des structures d’hébergement auxquelles elle vient d’y adjoindre la création d’un espace petite enfance inauguré en juin dernier. Ce centre, "qui répond à un besoin insatisfait dans la métropole", a été soutenu par l’Entreprise des Possibles à hauteur de 450 000 euros depuis 2021, faisant de cette réalisation l’une des plus importantes depuis la création du collectif.
Grandes entreprises lyonnaises
Parmi les entreprises fondatrices qui assument les frais de structure de l’Entreprise des Possibles (5 salariés) figurent, aux côtés de bioMérieux, des poids lourds de la région comme Boiron, Plastic Omnium, Huttopia, Olympique Lyonnais, Visiativ, Sanofi, Keolis, CIC Lyonnaise de Banque, Apicil, Boccard, etc. Sans oublier Seb, dont le dirigeant, Thierry de La Tour d'Artaise est président du conseil d’administration du fonds de dotation.
