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Le vendéen Havea Group veut devenir le leader européen de la santé naturelle
Vendée # Agroalimentaire # Fusion-acquisition

Le vendéen Havea Group veut devenir le leader européen de la santé naturelle

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L’ETI de Montaigu (Vendée) vient de faire deux acquisitions (Bears with Benefits, Biocyte) et ambitionne de garder ce rythme chaque année. Les 290 millions d’euros de chiffre d’affaires devraient être atteints en 2023 pour un objectif de 1 milliard d’ici à 2027. Sa gamme de produits, notamment de compléments alimentaires, compte près de 1 200 références.

Nicolas Brodetsky, PDG de Havéa Group — Photo : Cyril Raineau

"Notre but est de devenir le leader européen de la santé naturelle. Nous cherchons les meilleurs ingrédients, pratiques et produits ici et là en Europe, pour les concentrer dans notre unique site de production de Montaigu". Nicolas Brodetsky, 41 ans, PDG depuis mai 2019, affiche clairement les ambitions d’Havea Group, spécialiste des compléments alimentaires. L’ETI vendéenne, héritière des Laboratoires Yves Ponroy fondés en 1975, devait atteindre les 300 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2025.

Ça sera quasiment fait dès cette année : 290 millions d’euros, en hausse de 20 % par rapport à 2022, réalisé pour une petite moitié à l’international. Sans encore s’afficher bénéficiaire néanmoins. Désormais, l’objectif est d’atteindre le milliard d’euros d’activité dans les quatre ans. Le groupe, formé en 2019, a été racheté l’été passé par le fonds d’investissement britannique BC Partners pour 1,16 milliard d’euros.

Ses principaux concurrents, de taille analogue désormais en matière d’activité, s’appellent en Europe Aboca (Italie) et Uriach (Espagne). Ou en France Arkopharma (Alpes-Maritimes) et PiLeJe (Maine-et-Loire). Côté embauches, ses effectifs devraient passer de 900 à 950 salariés d’ici à la fin décembre, dont environ 500 en Vendée. "Nous recrutons grandement en production et en logistique, avec des difficultés dans une zone d’emploi [Montaigu-Les Herbiers, NDLR] où le chômage est de 3,4 %", précise le dirigeant.

Huit acquisitions en 7 ans

L’entrée du site de Havea à Montaigu, à Montaigu — Photo : Thibault Dumas

Symbole de la stratégie du Vendéen de multiplier les croissances externes pour se développer ? Les acquisitions se sont multipliées ces six dernières années : Aragan (2017), Densmore (2018), Pasquali Healthcare (2019), Calmosine (2020) et Ixx Pharma (2021). "Nous avons désormais un plan de deux acquisitions par an, minimum, assume Nicolas Brodetsky qui a fait toute sa carrière dans des laboratoires. Faire du copier-coller pour exporter nos marques à l’étranger ne marche pas. La santé naturelle n’est pas au même stade de maturité dans tous les pays européens."

Ces derniers mois, Havea Group a ainsi annoncé deux acquisitions coup sur coup. En novembre, l’allemand Bears with Benefits (15 millions d’euros de chiffre d’affaires), qui fabrique des compléments sous forme de gommes alimentaires ou gummies vegan. En janvier, Biocyte (Alpes-Maritime, 23 millions d’euros de chiffre d’affaires) spécialisé dans la nutricosmétique avec une gamme de compléments alimentaires "longévité".

Désormais, le groupe vendéen commercialise six marques, soit plus de 1 200 produits en tout, mais plus aucun produit pharmaceutique à proprement parler depuis trois ans. Certaines s’adressent néanmoins aux professionnels de santé, en officines notamment, comme les compléments alimentaires Aragan ou les produits ophtalmologiques Densmore. D’autres marques s’avèrent plutôt grand public comme les crèmes Dermovitamina ou Biolane, de la couche au gel de lavage destinés aux jeunes parents. Sans oublier Naturé Moi, gels douche et shampoings naturels, illustrant la diversification du groupe dans les produits d’hygiène.

La bonne machine, au bon moment, avec le bon produit

Unité de production d’Havea — Photo : Thibault Dumas

"Les marques peuvent être fusionnées, une nouvelle ligne de production montée en moins d’un an, s’enorgueillit Nicolas Brodetsky, en matière d’agilité, notre time to market [temps de mise sur le marché, NDLR] est imbattable, réduit jusqu’à deux trois mois. " 80 à 90 % de nos produits sont fabriqués en 3x8 au siège, le long de la D763 Montaigu-La Roche-sur-Yon. On y compte 30 unités de production, dont des machines modernes qui fabriquent jusqu’à 600 tubes ou 100 000 gélules par heure ou encore un mélangeur d’une capacité 9 tonnes. En tout, la production s’élève aujourd’hui à 35 millions d’unités pour une capacité maximum de 70 millions d’unités.

"On pousse les murs tout le temps. L’enjeu est de mettre en service la bonne machine, au bon moment, avec le bon produit, détaille sur site David Dos Santos, directeur production et ingénierie. Certains produits ne bougent pas d’autres évoluent à chaque cycle de fabrication, quelques jours seulement après un changement de composition". Car seulement la moitié des près de 500 salariés du site travaillent en production. "C’est en effet intéressant d’avoir tout au même endroit. S’il y a un problème en production, nous montons en R & D et nous discutons instantanément. Nous avons même une partie des équipes marketing et commercial ici. "

Depuis la crise Covid-19, une " Centrale Activation Team " est même opérationnelle, représentant un investissement d’environ 6 millions d’euros par an. Soit une équipe pluridisciplinaire créative de 30 à 40 personnes, sans lien hiérarchique avec les directeurs de marques, pour faciliter l’innovation et fluidifier les acquisitions. Sur le plan foncier, le site industriel de Montaigu, construit en 2000, a déjà été agrandi en 2006 et 2013 pour comprendre trois vastes bâtiments désormais. Ses 6,3 hectares, propriété de la filiale Havea Real Estate, comprennent encore des espaces libres pour une éventuelle nouvelle extension, pour un groupe qui a faim de grandir.

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