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Le vendéen B-Side Factory fait tourner ses petites séries de vinyles au-delà des frontières
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Le vendéen B-Side Factory fait tourner ses petites séries de vinyles au-delà des frontières

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Fondé en 2021, le fabricant vendéen de vinyles B-Side Factory s’adresse particulièrement aux artistes indépendants qui veulent produire de petites séries, et qui sont souvent laissés de côté par les plus grosses enseignes. Deux ans après son lancement, l’entreprise, qui veut faire de la flexibilité sa marque de fabrique, commence à avoir des commandes à l’étranger.

Le vendéen B-Side Factory peut fabriquer des séries allant de 100 à 3 000 vinyles — Photo : Benjamin Robert

Jazz, métal, rock, punk, dub, ou encore techno… Aucun style musical n’échappe au retour en force du vinyle. En 2022, il s’en est vendus plus de 5 millions en France, soit environ trois fois plus qu’en 2016. Et tout le monde veut profiter de cette nouvelle vague. "Les artistes indépendants, qui commandent de petites séries, ne sont pas prioritaires chez les grosses enseignes de pressage de vinyles", explique Michèle Ferrand, cofondatrice et dirigeante de B-Side Factory. Les délais d’attente étaient alors aléatoires, et pouvaient s’étaler sur de nombreux mois, voire années. Fondée en 2021, sa jeune entreprise propose de presser de petites séries, de 100 à 3 000 vinyles, dans ses locaux près de Montaigu.

B-Side Factory possède pour l’instant deux presses à vinyles — Photo : Benjamin Robert

Lancée depuis plus de deux ans, l’entreprise de trois salariés compte 650 000 euros de chiffre d’affaires, pour une production de 700 vinyles par jour. Mais elle ne veut pas voir sa croissance aller plus vite que la musique. "Des grands groupes répondent déjà aux besoins des plus grosses séries. Notre ambition est de pouvoir garder un délai de huit semaines pour toutes les productions", expose la dirigeante. Mais faire petit ne signifie pas faire que du local. Grâce entre autres à ses délais, B-Side travaille aujourd’hui avec certaines maisons de disques, et fabrique aussi des vinyles pour l’Italie, l’Allemagne, et la Belgique.

Une proximité qui séduit

Cette notoriété naissante, Michèle Ferrand l’explique par un mode de fonctionnement très flexible. "Pour beaucoup d’indépendants, il s’agit d’un premier disque. Nous prenons le temps d’échanger avec eux, de les accueillir. Nous menons une réflexion ensemble sur leur fabrication. Ces temps permettent de vraiment produire ce que souhaite l’artiste. Nous nous inscrivons dans les projets, et allons parfois aux releases (première présentation d’un album au public, NDLR) des artistes", se félicite Michèle Ferrand.

Ces billes de couleur en PVC permettent au fabricant vendéen de varier la couleur des vinyles proposés — Photo : Benjamin Robert

Cette proximité permet ainsi à B-Side d’obtenir la confiance de maisons de disques, et de voir sa réputation dépasser les frontières francophones. "Nous avons un respect des délais, et une transparence sur notre mode de fonctionnement", appuie la dirigeante. B-Side revendique également une offre allant jusqu’à la personnalisation, avec une capacité à imprimer une dizaine de vinyles collector, pour les ultra-fans par exemple.

Des ambitions environnementales

Accompagnée pendant deux ans par le réseau Entreprendre Vendée, l’entreprise aimerait se distinguer au niveau environnemental. "Les vinyles sont fabriqués à partir de PVC. Nous disposons d’une offre de biovinyles, fabriqués à partir d’huile ménagère recyclée", détaille Michèle Ferrand. Mais pour l’instant, le frein principal à cette nouvelle offre reste le prix, avec un surcoût d’environ 20 % qui s’applique à la partie production. B-Side souhaite également investir dans une broyeuse, afin de retravailler la matière PVC perdue à chaque pressage de vinyle, pour la réinjecter en production.

B-Side Factory produit entre 600 et 800 vinyles par jour. À chaque pressage, une partie de la matière est retirée autour du disque — Photo : Benjamin Robert

B-Side Factory prévoit de recruter en 2025. Il faut dire que Michèle Ferrand est confiante sur la durée du retour en force du vinyle. "Les jeunes générations s’y intéressent beaucoup, constate-t-elle. Et même des personnes qui n’ont pas de platines chez eux peuvent en acheter, comme un objet décoratif, ou simplement pour soutenir un artiste qu’ils aiment bien".

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