Tripoux, petit salé aux lentilles, bœuf d’Aubrac, aligot… des noms qui font saliver. Des recettes traditionnelles comme celles-ci, Uniplanèze, implanté depuis 1926 dans le Cantal, en compte 300 à 350. Et bientôt de nouvelles. Car l’entreprise a de nombreux projets pour l’avenir.
Reprise en 2021 par deux anciens salariés et un entrepreneur local, la PME de 60 salariés devait inaugurer, le 5 juillet, de nouveaux locaux à Saint-Flour, son berceau historique. Réserve électorale oblige, l’événement a été annulé. Les 2 400 m² de bâtiment supplémentaires sont eux bien là. Ils devraient permettre à ce spécialiste des plats cuisinés emblématiques de la gastronomie française, notamment auvergnats, de profiter pleinement du développement de son outil de production mais aussi de la réorganisation du stockage et du conditionnement de ses produits.
Décarbonation des bâtiments
Cet investissement de près de 9 millions d’euros devrait permettre à Uniplanèze de consolider sa position dans le secteur. Dans cette opération, l’industriel, qui vend ses produits en bocaux, barquettes pasteurisées, conserves, a bénéficié d’un crédit-bail immobilier conséquent de 4,2 millions d’euros, octroyé par Saint-Flour Communauté dans le cadre d’un atelier relais.
L’entreprise double ainsi sa surface opérationnelle et poursuit son ancrage local. Elle s’est également engagée dans de vastes travaux de décarbonation des bâtiments. "Nous allons mettre en place un réseau de récupération de chaleur, mais aussi un système de boucle de récupération de l’eau avec l’objectif de baisser notre consommation de 40 à 45 %. Nous réduirons ainsi notre impact environnemental, démarche essentielle dans le cadre de notre politique RSE ", souligne Yannick Rousaire, l’un des trois repreneurs et directeur du site de Saint-Flour.
Produits d’attachement et d’identité
Grâce à cette extension, Uniplanèze compte surtout développer ses capacités de production. Cela devrait lui permettre de répondre à la demande en croissance. "Notre activité n’a pas souffert, malgré le contexte difficile d’inflation. Les plats traditionnels, de terroir sont des produits d’attachement, d’identité. Nous avons résisté car nos clients cherchent du local et un savoir-faire de qualité. C’est dans l’air du temps", décrypte le dirigeant. Uniplanèze certifie que 70 à 80 % des matières premières utilisées dans ses plats sont d’origine française et même 15 à 20 % d’origine auvergnate.
Travaillant avec ses marques propres (La Mère Lavergne, Le Père Jean, Julhes et les Frères Lavergne) mais produisant aussi pour des distributeurs, la PME cantalienne espère atteindre les 10 millions d’euros de chiffre d’affaires cette année.
L’export dans la mire
Pour cela, elle mise aussi sur de nouveaux axes de développement, comme le marché des pâtes 100 % auvergnates, dont certaines farcies, en partenariat avec un restaurateur local. Elle compte aussi renforcer sa présence hors de la région et veut renforcer son réseau de points de vente (grandes surfaces, petites épiceries, boucheries, restauration collective…). "Et pourquoi pas l’export ? Nous commencerions par les pays limitrophes. Nous souhaitons un développement raisonné et raisonnable de l’entreprise, par paliers", précise Yannick Rousaire.