L’agence que vous dirigez a connu un fort développement ces dernières années, comment recrutez-vous ?
L’agence aixoise de Circet, un groupe varois (17 100 personnes, 4,18 milliards d’euros de CA, NDLR) spécialisé dans les travaux d’installation et de maintenance de réseaux et d’infrastructures de télécommunication fixe et mobile, emploie 220 collaborateurs. Cette agence a été ouverte en 2015 pour couvrir la moitié du territoire des Bouches-du-Rhône. En 2022, nous avons décroché un appel d’offres couvrant les Bouches-du-Rhône, les Alpes-de-Haute-Provence et les Hautes-Alpes pour assurer le raccordement à la fibre optique et l’entretien des lignes existantes sur la partie cuivre. Nous avons donc beaucoup grandi.
Pour trouver du personnel, nous faisons appel à des agences d’intérim. Aucun cursus scolaire ne prépare à nos métiers, donc nous détectons des profils grâce à l’intérim, souvent des personnes qui souhaitent s’inscrire dans le métier, mais qui n’ont pas de bagage technique. Nous construisons des plannings de formation, en alternance, qui durent huit semaines en moyenne.
L’autre solution est d’aller "draguer" les entreprises sous-traitantes, ce qui nous permet d’avoir une main-d’œuvre qualifiée rapidement et de répondre à l’une des exigences d’Orange, qui nous pousse à internaliser de plus en plus de compétences. Enfin, nous essayons aussi de nouvelles pistes, comme l’Adequat Challenge.
"Recruteurs et candidats sont décomplexés, nous nous prenons au jeu du match et entrons en communication sans nous connaître, toutes les barrières tombent"
Comment vous êtes-vous retrouvé dans cette aventure de l’Adequat Challenge ?
En 2023, pour recruter 30 à 40 personnes, nous avions sollicité Adequat (une société d’intérim née à Lyon, qui compte 30 000 collaborateurs intérimaires en poste chaque jour et accompagne 160 000 personnes vers l’emploi chaque année, NDLR).
Adequat nous avait identifiés et nous a donc proposé de participer à l’Adequat challenge, un événement d’une dimension importante. Nous avons voulu tenter l’expérience.
Comment s’est déroulé cet événement ?
Chaque entreprise participante (une quinzaine, NDLR) avait deux minutes pour présenter les emplois proposés à la centaine de jeunes présents, qu’ils aient ou non une expérience ou un diplôme.
Ensuite, commençait une phase de recrutement à l’aveugle à travers le sport, en l’occurrence des matchs de basketball, suivis d’entretiens dont les premières minutes sont réalisées les yeux bandés.
Le sport a plusieurs vertus : recruteurs et candidats sont décomplexés, nous nous prenons au jeu du match et entrons en communication sans nous connaître, toutes les barrières tombent. En tant qu’employeur, nous pouvons mesurer l’investissement des candidats sur un terrain de sport, voir leur comportement au sein d’une équipe.
Une fois le match passé et une fois le bandeau sur les yeux enlevé, beaucoup de choses se sont déjà dites sans aucun a priori.
Quel a été le résultat pour votre agence Circet ?
J’ai pu rencontrer un jeune, qui recherchait exactement un métier comme celui que nous pouvions proposer. Il a vécu notre entretien comme un signe du destin et nous l’avons recruté à l’issue de l’événement.
Il correspond aux profils que nous recherchons : des personnes, qui ont un savoir-être et qui ont l’envie de s’investir dans le métier.
Si c’était à refaire, nous recommencerions, d’autant que ce type d’expérience, qui change beaucoup du classique schéma de recrutement, est valorisant pour l’image de l’entreprise.
