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Le groupe Soler implante une filiale dans les Vosges pour produire du biocarbone à échelle industrielle
Vosges # Industrie # Implantation

Le groupe Soler implante une filiale dans les Vosges pour produire du biocarbone à échelle industrielle

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Spécialiste de la production de carbone renouvelable, le groupe Soler se lance dans le biocarbone à échelle industrielle. Depuis Chavelot, dans les Vosges, sa start-up My Vosges devrait produire 20 000 tonnes de biocarbone par an, sur un site de près de 20 hectares. Une levée de fonds est à venir.

Vanina Paoli-Gagin (sénatrice de l’Aube), Philippe Soler-My (cofondateur et DAF de Soler) et Roland Lescure (ministre chargé de l’Industrie) — Photo : Soler

Basée à Épinal, la start-up My Vosges est lauréate de la cinquième promotion du programme "Première Usine", piloté par la Direction générale des entreprises (DGE) et opéré par Bpifrance. 42 millions d’euros d’aides seront apportés aux dix start-up et PME sélectionnées, pour financer le lancement de leurs premiers sites industriels. My Vosges a été choisi pour son projet "Ballons" : une technologie de pyrolyse du bois, en vue de produire du biocarbone à échelle industrielle. Avec un objectif : décarboner les industries lourdes, qui utiliseraient ce biocarbone pour remplacer le charbon fossile dans la production de fer, d’acier ou de silicium. À la différence du charbon de bois, qui est un produit organique destiné à la combustion, le biocarbone est un matériau riche en carbone, conçu pour être utilisé dans des applications stratégiques.

Trois unités de production de carbone renouvelable

My Vosges est une filiale du groupe Soler. Basé à Gyé-sur-Seine, dans l’Aube, le groupe possède trois unités de production de carbone en France, pour une capacité de production de 50 000 tonnes par an. Issu de la gestion durable des forêts situées à proximité des sites de production, le charbon de bois produit est certifié écoresponsbale et renouvelable par l’entreprise. Les chaînes d’approvisionnement du biocarbone produit par Soler "respectent et dépassent les critères de durabilité de la biomasse définis par la directive sur les énergies renouvelables de l’UE (Red II)", explique l’entreprise dans un communiqué.

Les usines Soler utilisent déjà la technologie de pyrolyse du bois brevetée par l’entreprise pour produire du charbon de bois renouvelable, mais ne produisaient pas encore de biocarbone à échelle industrielle. Comptant près de 200 collaborateurs, le groupe réalisait un chiffre d’affaires de 41 millions d’euros en 2023, en croissance de près de 10 % par rapport à 2022.

20 000 tonnes de biocarbone par an

My Vosges a choisi Chavelot, dans les Vosges, pour implanter son site d’une surface de près de 20 hectares. "Nous avons adopté notre outil à la biomasse locale. Nous nous fournirons en arbres et en rémanents forestiers à 50 km autour du site : tout ce qui sera non compétitif pour les autres industries qui sont autour", explique Philippe Soler-My, cofondateur et directeur administratif et financier de Soler. La solution développée par l’entreprise permet à l’entreprise d’adapter son outil de production aux biomasses locales, pour produire un charbon renouvelable à partir de résidus de la filière bois et forêt. À ce stade, l’entreprise ne communique pas sur l’identité des exploitants forestiers avec lesquels elle travaillera.

L’entreprise Soler réalisait en 2023 un chiffre d’affaires de 41 millions d’euros — Photo : Soler

"Pour l’installation, nous nous sommes fixé une fourchette d’un et trois ans", poursuit Philippe Soler-My. Une fois sortie de terre, l’usine n’atteindra sa pleine capacité qu’à partir de six à douze mois. Elle devrait alors employer "entre 50 et 100 personnes", d’après le cofondateur de Soler, et produire 20 000 tonnes de biocarbone par an. Quant au chiffre d’affaires prévisionnel, "cela dépendra des prix du marché, mais il devrait se compter en dizaines de millions d’euros", calcule Philippe Soler-My.

Entre 50 et 100 millions d’euros

Le montant exact de l’aide reçue par My Vosges dans le cadre du programme "Première Usine" n’est pas encore connu. Mais, "il nous faudra entre 50 et 100 millions d’euros pour lancer l’usine", estime le cofondateur. À ce titre, l’entreprise s’apprête à lancer une levée de fonds, qu’elle espère boucler avant la fin de l’année.

"Une avance" sur la décarbonation des industries lourdes

"Nous sommes la première usine française dédiée à la décarbonation pour les industries lourdes", avance Philippe Soler-My. Le futur site produira plusieurs granulométries de biocarbone, dans l’objectif de s’adapter aux besoins de plusieurs industriels. L’entreprise reste pour l’heure discrète sur l’identité de ses futurs clients.

La start-up My Vosges espère produire 20 000 tonnes de biocarbone lorsqu’elle fonctionnera à plein régime — Photo : Soler

"Nous disposons d’une avance dans ce secteur. Juste après le démarrage de cette usine, l’objectif serait d’ouvrir d’autres sites à taille humaine", annonce le cofondateur de Soler. Si l’entreprise priorise la France pour ses futures installations, "cela dépendra d’où seront nos clients", poursuit-il.

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