Le breton Gaïago sauvé de la tempête, grâce à une augmentation de capital et l’arrivée du montpelliérain Vol-V
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Le breton Gaïago sauvé de la tempête, grâce à une augmentation de capital et l’arrivée du montpelliérain Vol-V

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À Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), la société Gaïago, spécialisée dans la revitalisation des sols agricoles, a bouclé une augmentation de capital de 5 millions d’euros. Cette opération avec l’arrivée parmi les investisseurs du montpelliérain Vol-V, valide le plan de continuation de Gaïago, qui avait été placée en redressement judiciaire en mars 2024.

Jean-Pierre Princen, cofondateur et président de Gaïago, dont le siège est à Saint-Malo — Photo : Gaïago

C’est le soulagement pour Gaïago, société pionnière de la revitalisation des sols agricoles, basée à Saint-Malo, en Ille-et-Vilaine. Après avoir été placée sous la protection du tribunal de commerce dans le cadre d’une procédure de redressement judiciaire, elle voit son plan de continuation validé. Gaïago a en effet bouclé une opération de recapitalisation à hauteur de 5 millions d’euros. Parmi les investisseurs, elle fait entrer à son capital le groupe Vol-V, acteur engagé dans la transition agroécologique basé à Montpellier (Hérault). "Les investisseurs historiques que sont les fonds à impact Stellar Impact, Haltra, Edaphon et We Positive Invest (Crédit Mutuel Arkéa), et les fondateurs remettent également au pot", précise Jean-Pierre Princen, cofondateur et président de Gaïago.

Les effets de la conjoncture

L’entreprise conçoit et commercialise des produits d’activation de la vie du sol, à destination des agriculteurs. Homologués dans plus de 14 pays européens et utilisables en agriculture biologique, ils composent une gamme de prébiotiques et probiotiques pour les plantes. Réalisant 6 millions d’euros de chiffre d’affaires, Gaïago avait fait face à plusieurs difficultés en 2023, l’empêchant de mettre en action sa stratégie initiée depuis sa précédente levée de fonds (13 millions d’euros) en 2021. Celle-ci visait un élargissement de son marché à l’international.

"Mais la guerre en Ukraine a compliqué les choses. Dans un premier temps, face à l’augmentation du prix des engrais chimiques qui viennent de Russie, les agriculteurs se sont tournés vers nos solutions. Mais nos innovations nécessitent de s’adapter à leur mise en œuvre, alors quand en 2023 les prix sont redescendus, nous n’avons plus vendu, notamment en Allemagne et en Angleterre, où nous avions de récentes implantations. Nous les avons fermées, pour arrêter de perdre de l’argent, explique Jean-Pierre Princen. Et puis les difficultés conjoncturelles nous ont empêchés de réaliser une seconde levée de fonds prévue initialement pour fin 2023."

Consolider ses positions en Europe

Avec l’arrivée de Vol-V au capital et cet apport d’argent frais, Gaïago peut remettre en place une nouvelle stratégie. L’entreprise, qui emploie 60 collaborateurs, garde ses implantations en France, Benelux, République tchèque, Roumanie et Pologne, avec l’objectif de s’y renforcer. "Nous sommes dans l’optique de consolider nos activités dans ces pays", indique Jean-Pierre Princen, qui va pouvoir s’appuyer sur "un management qui sera collectif, grâce à Vol-V qui est plus qu’un financier, ce sont des entrepreneurs".

Poursuivre l’innovation et déployer son "programme carbone"

L’arrivée de Vol-V permet aussi de poursuivre la recherche et l’innovation, pour améliorer la fertilité des sols agricoles et accélère la transition vers une agriculture durable. Enfin, Gaïago veut faire monter en puissance le déploiement de son programme carbone : il s’agit de verser des crédits carbone aux agriculteurs qui entrent dans un programme de mesure de la séquestration du carbone dans les sols pour en améliorer la fertilité. Un système vertueux déjà déployé sur 30 000 hectares en France et en Belgique.

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