L’avenir des sites lorrains d’Ascometal en suspens jusqu’à fin juin
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L’avenir des sites lorrains d’Ascometal en suspens jusqu’à fin juin

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La chambre commerciale du tribunal de Strasbourg a tranché : les sites lorrains d’Ascometal seront maintenus en procédure d’observation jusqu’au 28 juin. Les potentiels repreneurs, dont l’aciériste italien Acciairerie Venete, ont jusqu’au 12 juin pour se positionner. Plusieurs centaines d’emplois sont concernés.

Le site Ascometal d’Hagondange en Moselle emploie 450 salariés — Photo : Ascométal

La chambre commerciale du tribunal de Strasbourg a prononcé son jugement pour les sites Ascometal France d’Hagondange en Moselle (450 salariés), de Custines en Meurthe-et-Moselle (70 salariés), du Marais dans Loire (70 salariés), et du centre de recherche CREAS, en Moselle. Un maintien en procédure d’observation a été prononcé, jusqu’au 28 juin. Les potentiels repreneurs auront désormais jusqu’au 12 juin pour déposer leurs candidatures.

"Il pourrait très bien y avoir de nouveaux repreneurs. Nous allons lancer de nouvelles publications", anticipe Nathalie Guyomard, l’une des administratrices judiciaires en charge du dossier. Plusieurs candidats s’étaient positionnés pour la reprise des sites lorrains, dont le producteur d’acier italien Acciairerie Venete.

L’offre de Venete prolongée d’un mois

Pour rappel, l’aciériste italien avait émis des réserves sur sa candidature, expliquant dans un communiqué "qu’un certain nombre de conditions ne sont toujours pas réunies, en particulier le financement du désamiantage et du dépoussiérage du site d’Hagondange". Des conditions relatives aux financements et aux niveaux de stocks avaient également été avancées.

Pour autant, l’offre d’Acciairerie Venete a été prolongée d’un mois. "La crainte que l’on avait, c’était que Venete acte la suspension de son offre, devant le tribunal. Nous sommes face au scénario le plus favorable", explique Yann Amadoro, délégué CGT.

Jusqu’ici à l’arrêt, la production pourrait reprendre à Hagondange. "Les salariés ont confirmé à l’audience qu’ils feraient tous leurs efforts pour reprendre le travail", poursuit Nathalie Guyomard. La reprise potentielle sera votée lors d’une assemblée générale des salariés, le vendredi 31 mai.

Une offre de la communauté de communes

"C’est l’offre de la communauté de communes Rives de Moselle qui a changé la donne", estime Yann Amadoro. Dans une lettre au premier ministre en date du 28 mai, cette dernière s’est déclarée prête à investir 15 millions d’euros au capital d’Ascometal France, si l’État, à travers Bpifrance, ne se positionnait pas. "À Hagondange, ce sont 1 300 emplois directs et indirects qui sont menacés", justifie Julien Freyburger, le président de la communauté de communes Rives de Moselle.

Fort de plusieurs échanges avec les hauts fonctionnaires du cabinet du ministère chargé de l’industrie notamment, Julien Freyburger souhaitait produire "un électrochoc", pour encourager l’État à intervenir. "Je n’ose imaginer que l’État ne soit pas à la hauteur de l’enjeu : il faut que le politique s’empare du sujet", poursuit-il.

Roland Lescure étudie l’offre de Venete

Interrogé sur le dossier au Sénat ce mercredi, le ministre chargé de l’industrie Roland Lescure a évoqué le potentiel repreneur, Acciairerie Venete. "Il me reste encore à comprendre le degré réel d’investissement de Venete dans ce dossier. […] Je souhaite que si l’on relance, ce soit pour la durée, avec un actionnaire crédible, un soutien de l’État et des collectivités territoriales, de manière à ce que l’emploi et le territoire en bénéficient à très long terme", a déclaré ce dernier.

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