L’agritech française Jungle, positionnée sur l’agriculture verticale, vient de boucler une levée de fonds de 42 millions d’euros, pour accroître ses capacités de production. Cette opération financière a été menée en capital-investissement, à hauteur de 7 millions d’euros, avec Founders Future, Demeter Partners et ses investisseurs historiques. Le reste est de la dette, contractée auprès d’Atlante Gestion.
Fondée en 2016 par Gilles Dreyfus et Nicolas Séguy et domiciliée à Epaux-Bezu, dans l’Aisne, Jungle Corp a démarré cette aventure avec un premier site de production, dans un hangar, à Château-Thierry (Aisne). En 2020, la jeune entreprise a produit plus de 50 000 végétaux et a réussi à séduire des géants de la distribution et de la parfumerie, comme Monoprix ou Intermarché. Fort de ce premier succès, Jungle veut donc mettre un coup d’accélérateur. Son ambition ? Devenir le leader européen de l’agriculture verticale.
La ferme verticale, plus productive
Jungle produit des herbes aromatiques, des salades et des fleurs, sans pesticides ni herbicides. Le tout, selon un principe de ferme dite verticale, c’est-à-dire en hors-sol. Les plantes poussent sur un substrat, dans un environnement clos et contrôlé, avec des plateaux de culture disposés sur plusieurs étages, pour atteindre 12 mètres de hauteur à Château-Thierry. "Pour une même surface au sol, l’agriculture verticale permet de produire dix à trente fois plus que sous serre ou en pleine terre", souligne la start-up.
En s’appuyant sur cette levée de fonds, Jungle compte atteindre les 10 millions de végétaux produits en 2022. Elle va notamment investir dans sa ferme verticale de Château-Thierry, qui va passer de 200 m² à plus de 5 000 m². Deux autres fermes verticales devraient voir le jour d’ici 2022, dans l’Ouest et le Sud de la France.
Accélérer le développement commercial
L’entreprise va également concentrer ses efforts sur son développement commercial, auprès de grands distributeurs français comme européens. "Jungle vise le développement de plus de 2 000 points de vente au cours des 24 prochains mois", indiquent les dirigeants. Outre la grande distribution, l’agritech vise les secteurs de la cosmétique et de la pharmacie.
Dans le cadre de ce développement, les deux dirigeants comptent également recruter, avec l’objectif de doubler les effectifs (25 salariés pour le moment) à l’horizon 2022. Ils évoquent également la création de "plusieurs dizaines d’emplois indirects autour des bassins de production en France."