Fondé en 1953 à Montpellier, le groupe Meridis (35 salariés, CA 2023 : 7,8 M€) s’apprête à quitter ses terres pour déménager à Vailhauquès (Hérault), à l’ouest du Pic Saint Loup. Comptant parmi la petite dizaine de fabricants français de laboratoires, il investit 8,5 millions d’euros dans l’acquisition d’un foncier d’1,7 ha et la construction de nouveaux locaux, livrables en 2025. Trop à l’étroit dans les 2 000 m2 de son site actuel, il programme la construction de quatre bâtiments pour accompagner la croissance de ses marques Labover, Amaxia et ModuGuard, avec l’ambition de doubler l’activité globale à cinq ans, voire beaucoup moins.
Labover lancé dans une nouvelle dynamique
Ce déménagement donne à Olivier Connes, président du groupe, l’occasion de stopper l’utilisation de la marque-ombrelle "Meridis", encore assez peu connue, pour mieux valoriser le développement de ses trois entités. Parmi elles, Labover (15 salariés), qui porte le métier historique de fabrication de laboratoires et de négoce de matériel spécialisé, se déploiera, avec les deux autres pôles, dans un atelier de 3 000 m2 et dans un deuxième bâtiment mixte dont les contours restent à préciser.
"Nous avons recentré l’activité de Labover sur le mobilier et la distribution d’articles, et arrêté l’activité d’agencement au vu des contraintes opérationnelles qu’elle posait. Nous restons sur une activité constante, même si nous subissons des ralentissements suite à des décalages d’investissements publics. En redynamisant le service commercial, nous irons chercher de volume hors région Grand Sud (90 % des clients pour cette branche, NDLR)", annonce Olivier Connes, citant des organismes de recherche publics et privés, des établissements d’enseignement supérieur et des industriels de l’agroalimentaire parmi ses plus gros clients.
Des besoins grandissants en maintenance
Pour sa part, Amaxia (10 salariés) se déploiera, sur le futur site industriel, dans un immeuble de bureaux R + 1. Dédiée à la métrologie et à la maintenance de laboratoires (70 % de l’activité), tout en assurant la vente exclusive du seul appareil au monde mesurant l’acidité tartrique dans le vin (30 %), cette branche surfe "sur une croissance annuelle d’au moins 10 % depuis six ans", selon Olivier Connes. Elle travaille pour les clients de Labover, mais aussi pour ceux de ModuGuard, troisième jambe du groupe. "Si les crédits publics pour de nouveaux laboratoires se raréfient, les besoins en termes de métrologie et de service après-vente augmentent mécaniquement pour entretenir le parc existant", pointe le dirigeant.
L’intérêt stratégique de la mobilité
Dernière arrivée dans le groupe (date de création : 2021), ModuGuard (10 salariés) se spécialise dans la fabrication de modules transportables et autonomes, comme des salles de culture in vitro ou des laboratoires de sécurité microbiologique de niveau P3. Résultant d’une association entre Labover et la société vauclusienne LSB, elle construit ses modules sous forme de containers de 40 pieds, où tout est géré en interne (chauffage, ventilation, réseaux, etc.) de sorte à être autonomes et opérationnels dans n’importe quelle zone du monde. Elle les loue ensuite à ses clients, principalement des hôpitaux et cliniques (4 modules sont déjà construits et loués, un cinquième est en fabrication). "ModuGuard se développe en raison d’une nouvelle réglementation européenne, qui s’applique notamment aux pièces stériles utilisées pour la fabrication de poches de médicaments en chimiothérapie. Nos clients louent ces modules le temps de réaliser les travaux pour se mettre aux normes", explique Olivier Connes, qui fait part de solides perspectives à l’export pour Moduguard, en Europe et au-delà.
