La start-up Reyouzz vient de boucler sa deuxième levée de fonds, d’un montant de 1,5 million d’euros. Réalisée auprès de business angels régionaux et parisiens, cette opération vient soutenir le déploiement de ses bornes de collecte d’objets usagés, au sein de magasins de la grande distribution. La jeune entreprise lilloise propose à ces acteurs un service d’accompagnement pour se lancer dans la seconde main.
Pour l’heure, ces bornes collectent des objets électroniques (téléphones, tablettes, ordinateurs ou consoles de jeux). Reyouzz compte étendre l’activité au petit puis au gros électroménager, aux livres, ainsi qu’aux objets de bricolages, "en fonction des demandes clients".
Un service clé en main
Le service développé par Reyouzz couvre la collecte et le rachat automatisés de produits aux particuliers, grâce à ses bornes connectées, jusqu’à leur remise en vente dans les rayons du distributeur, en passant par le reconditionnement, via un réseau de partenaires. Concrètement, les particuliers déposent leur produit usagé dans la borne, tout en déclarant son état. "Le produit va être prélevé et testé : s’il est conforme au déclaratif, le déposant recevra un virement sur son compte bancaire directement", détaille Romain Deffrenne, cofondateur de Reyouzz, et codirigeant aux côtés de Clément Sanchez. D’ici deux ans, cette évaluation devrait être réalisée directement par la borne, grâce à de l’intelligence artificielle. Reyouzz se rémunère en abonnant les distributeurs à cet écosystème de services, à partir de 1 500 euros par mois, ainsi qu’en prélevant 10 % sur les ventes des objets reconditionnés.
Un objectif de 200 bornes d’ici la fin de l’année
Parmi les premiers clients de Reyouzz, figurent les enseignes Intermarché, Cora et Leclerc. Dans les mois à venir, une dizaine de machines seront déployées, avec l’objectif "d’atteindre les 200 bornes d’ici Noël", annonce Romain Deffrenne. Ce premier cap de déploiement doit permettre à la start-up, qui emploie 17 collaborateurs, de réaliser un chiffre d’affaires de 300 000 euros par mois, tout en étant rentable.
Reyouzz entend déployer ses bornes "partout en France, en Europe et à l’international d’ici peu", affirme le dirigeant. La start-up a bénéficié cette année d’un accompagnement de la Région Hauts-de-France, qui lui a permis de nouer des premiers contacts au Canada, avec des enseignes de distribution nord américaine, dans l’idée de réaliser de premiers tests d’ici fin 2025. Elle compte par ailleurs déployer ses bornes au sein des magasins européens de ses clients français.
Des bornes de collecte responsables
Pour jouer jusqu’au bout la carte responsable, Reyouzz fait fabriquer ses bornes dans les Hauts-de-France, auprès d’un partenaire industriel situé à Carvin, dans le Pas-de-Calais. La start-up revendique leur écoconception, grâce à l’intégration de 80 % de matériaux recyclés, essentiellement des poussières de bois.
Une première levée de fonds de 500 000 euros, réalisée début 2023, avait permis d’achever la R & D de ces bornes, qui ont comme autre particularité d’être modulables. Grâce à un système d’intercalaires breveté, il est possible de modifier rapidement les casiers, en vue de les adapter à différents formats de produits, tout en facilitant leur réparabilité.
