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La start-up Humanlinker rachète MyProfilia pour doper les relations commerciales
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La start-up Humanlinker rachète MyProfilia pour doper les relations commerciales

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Après le lancement, en 2022, de son outil de prospection commerciale, la start-up montpelliéraine Humanlinker renforce son expertise dans l’intelligence artificielle appliquée au sujet en acquérant la plateforme parisienne MyProfilia. Elle va en faire un levier de croissance en Europe.

Régis Viarre et Thibault Brioland, cofondateurs de Humanlinker, start-up basée au Village by CA Montpellier — Photo : Humanlinker

Un an après le lancement de sa solution, permettant aux équipes commerciales d’une entreprise de prospecter plus efficacement grâce à l’intelligence artificielle (IA), la start-up montpelliéraine Humanlinker (10 salariés) surenchérit avec l’acquisition de la plateforme parisienne MyProfilia. Cette technologie à base d’IA, inspirée des travaux d’un psychologue américain, repose sur l’analyse des profils LinkedIn des interlocuteurs : elle décrypte la façon dont les individus s’expriment et interagissent sur ce réseau social, et fait des recommandations aux directions commerciales et marketing sur la meilleure façon d’adapter leurs propos à l’oral ou à l’écrit dans leurs démarches de prospection.

Un outil d’hyper-personnalisation

Avec l’intégration de MyProfilia à son offre, Humanlinker veut donner à ses clients un outil plus puissant dans la personnalisation de l’approche, dans un contexte où le taux de retour en prospection a tendance à baisser. "Les décideurs sont très sollicités en raison de l’automatisation de la prospection", analyse Thibaut Brioland, cofondateur de Humanlinker avec Régis Viarre. Comment contourner l’obstacle ? "Avec MyProfilia, nous acquérons une des rares briques technologiques à base d’IA sur ce marché. Les algorithmes réalisent une analyse de la personnalité des interlocuteurs, ce qui aidera nos clients à hyper-personnaliser la façon d’engager leurs prospects, et ainsi à améliorer leur taux de prise de rendez-vous", résume le startuppeur.

Plusieurs milliers d'utilisateurs

La première solution de Humanlinker, lancée en mai 2022, était destinée aux directions commerciales et marketing ciblant des grands comptes. Elle a permis à la pépite montpelliéraine de signer une trentaine de clients. En finalisant une nouvelle version de sa solution grâce à MyProfilia, Humanlinker va accélérer son propre développement vers des entreprises de taille plus importante, comptant au moins 10 commerciaux. "Nous devrions gérer plusieurs milliers d’utilisateurs d’ici la fin 2023", évalue Thibaut Brioland, qui table sur près de 600 000 euros de chiffres d’affaires sur l’exercice en cours. La start-up prévoit de se développer rapidement en Europe, notamment au Royaume-Uni, en Allemagne, au Benelux, en Scandinavie et en Espagne.

La frénésie mondiale autour de l’IA

Férus d’IA et des derniers développements sur le sujet, les fondateurs de Humanlinker ont bâti l’entreprise, qui jouit du statut de deeptech, sur l’utilisation de briques technologiques à haute valeur ajoutée. Après cette opération, ils accueillent Benoit Champliaud, le fondateur de MyProfilia, qui devient actionnaire de Humanlinker et va leur apporter une expertise de plus en matière d’IA. Ainsi, cette nouvelle version se double d’une nouvelle fonctionnalité : la possibilité de générer des accroches de texte personnalisées pour alimenter les messages LinkedIn, les emails de prospection et les appels téléphoniques des commerciaux, "à la façon de ChatGPT", souligne Thibaut Brioland.

En effet, dans un contexte où le développement météorique des IA génératives telles que ChatGPT affole les investisseurs du monde entier, Humanlinker veut aussi tirer son épingle du jeu, en positionnant son offre comme "une véritable IA conçue pour la vente et les interactions business", selon Thibaut Brioland. Après avoir levé 2,5 millions d’euros en 2022, la start-up prépare une deuxième levée de fonds pour cet été, et planche déjà sur un tour de table plus conséquent (10 millions d’euros), qui verrait notamment "un premier fonds étranger" faire son entrée au capital, en 2024. Elle financera ainsi la création de 30 postes pour appuyer sa croissance.

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