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La santé physique des dirigeants s’améliore mais leur état de forme psychologique est "en dents de scie"
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La santé physique des dirigeants s’améliore mais leur état de forme psychologique est "en dents de scie"

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Les dirigeants des TPE, PME et ETI sont en moins bonne forme psychologique depuis la crise sanitaire, selon une étude de la Fondation MMA et de Bpifrance Le Lab. Les jeunes chefs d’entreprise et certains secteurs sont particulièrement touchés par cette tendance.

Les secteurs des transports, de la construction et de l’agriculture sont particulièrement touchés par la mauvaise forme psychologique de leurs dirigeants — Photo : Pressmaster

La crise sanitaire semble avoir durablement touché la santé mentale des dirigeants, selon le 10e baromètre de la Fondation MMA des entrepreneurs du futur et Bpifrance Le Lab. Tandis que 90 % des chefs d’entreprise se disent en bonne santé physique (+ 7 % par rapport à 2023), 76 % sont en bonne santé psychologique, contre 86 % avant la crise sanitaire.

"Depuis la crise, les décideurs sont chaque année plus nombreux à se dire en bonne santé physique tandis que les indicateurs sur leur état de santé psychologique n’ont jamais retrouvé les seuils d’avant crise", selon cette étude réalisée auprès de 1 500 dirigeants de TPE, PME et ETI.

Les jeunes dirigeants et certains secteurs en moins bonne forme psychologique

Chez les jeunes dirigeants, l’écart est encore plus marqué. 96 % d’entre eux sont en bonne santé physique mais 30 % évoquent une forme psychologique passable ou mauvaise, contre 24 % chez l’ensemble des dirigeants. Les jeunes chefs d’entreprise sont donc en moins bonne forme psychologique que leurs aînés.

Si le taux de dirigeants se déclarant en bonne forme psychologique est stable par rapport à 2023, "il ne doit pas masquer des réalités contrastées d’un secteur à l’autre". Dans les transports, 39 % des dirigeants ont une santé mentale passable ou mauvaise. Cette proportion atteint 38 % dans l’agriculture et 29 % dans la construction.

La Fondation MMA et Bpifrance Le Lab mettent en regard ces chiffres "avec les tensions observées dans ces secteurs où les défaillances d’entreprises ont bondi en 2023", atteignant + 40,7 % dans la construction et + 30,7 % dans les transports.

Les chefs d’entreprise du secteur industriel sont épargnés et affichent un bon moral. Seulement 16 % estiment avoir une santé mentale passable ou mauvaise.

Les maladies longues de moins en moins tabou

Autre point relevé par cette étude : les maladies longues sont de moins en moins un sujet tabou pour les dirigeants. 87 % des chefs d’entreprise touchés par un cancer en ont parlé à leur entourage professionnel (équipes, conseils, banquier).

Selon cette étude, 4 % des dirigeants interrogés sont ou ont été touchés par une maladie longue, en majorité le cancer. Mais d’autres maladies chroniques sont également évoquées comme le diabète, les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin, la sclérose en plaques et les maladies cardio-vasculaires. 12 % des dirigeants touchés ont par ailleurs plus de 65 ans.

Des conséquences sur l’entreprise

Mais si les dirigeants parlent de leur maladie à leur entourage professionnel, les craintes pour leur entreprise persistent, et dans certains cas, se confirment. "44 % d’entre eux ont craint pour l’avenir de leur entreprise à cause de leurs problèmes de santé et 21 % ont constaté une baisse de leur chiffre d’affaires dans ce contexte", détaille l’étude.

Malgré la maladie, les chefs d’entreprise restent combatifs : 84 % n’ont pas revu leur fonction de dirigeant en raison de leur santé.

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