L’événement annuel Terres de cyber est revenu pour une 4e année consécutive à Toulon, rappelant que la cybersécurité est inscrite dans l’ADN du territoire, qu’elle est liée à la présence de la Marine nationale, de grands groupes comme Naval Group ou Thales et de nombreuses PME. Ce secteur a aussi ses pépites, comme la PME Égérie, qui a recruté 100 personnes en un an après avoir levé 30 millions d’euros auprès d’investisseurs nationaux et internationaux. Elle a ses cursus de formation, notamment dispensés au sein de l’école d’ingénieurs à l’Isen Toulon. À noter que, depuis 2018, Toulon hébergeait le C2RC, devenu il y a quelques semaines le CSIRT Urgence Cyber Région Sud.
Un travail collectif
La Région Sud a aussi de nombreux projets, puisque ses élus ont voté une feuille de route cyber pour structurer la filière et protéger les entreprises et collectivités. Après la création du centre d’urgence, elle entend participer à la création d’un campus cyber national et d’y apporter une déclinaison régionale : "un dossier de labellisation a déjà été déposé, avec deux pôles à Marseille et Nice. La candidature de Toulon pour un troisième pôle est bien avancée et un quatrième pourrait voir le jour à Salon", détaille Bernard Kleynhoff, conseiller régional et président de l’agence d’attractivité RisingSud. Pour Didier Goguenheim, le directeur général de TVT Innovation, en charge de la promotion de la métropole Toulon Provence Méditerranée, "les initiatives sont nombreuses pour faire du territoire une forteresse en matière de cyber, avec un donjon, ici à Toulon."
Innovant et créatif
Ces campus devront former les salariés de demain mais aussi poursuivre le travail d’acculturation des entreprises. "Ils auront chacun une spécialité, liée à leur territoire : le naval et la Défense à Toulon, l’international et la santé à Marseille, les technologies de l’information et de la communication et l’Asie à Nice, la Défense à Salon-de-Provence", précise Bernard Kleynhoff. Prônant le travail collectif pour réussir, Jean Larroumets, le PDG d’Égérie rappelle par ailleurs que l’innovation et la créativité doivent être stimulées, via la formation, via les financements, "comme le Crédit impôt recherche, une merveille qui permet à des entreprises de cofinancer les investissements en R & D, comme le dispositif de subvention Rapid aussi pour des projets présentant des applications sur les marchés militaires et civils."
La cyber, un investissement
Alors que nombre de PME sont à mille lieues d’imaginer qu’elles sont exposées à un risque cyber, Luc Jouve, dirigeant de Sécurité alarme service dans les Alpes-Maritimes et président du groupement professionnel des métiers de la sécurité électronique (GPMSE), mise sur la répétition pour sensibiliser le plus grand nombre. "C’est un travail quotidien. Il faut que la sécurité, perçue comme un coût en France, devienne un investissement. Il faut aussi que tous les dispositifs en place, comme le programme Cyber PME proposé par la DREETS soient connus", souligne Luc Jouve, rejoint par Jean Larroumets, qui tente au quotidien de "transformer le risque technologique en un risque métier, et d’en quantifier les conséquences financières." Et d’ajouter que "le retour sur investissement d’actions en matière de cybersécurité est de 300 %."
"Chaque dirigeant a consacré tellement d’énergie à créer son entreprise, qu’il ne devrait pas avoir envie de jouer son avenir aux dés, de perdre beaucoup par manque de protection", conclut Olivier Remini, fondateur du groupe d’ingénierie Fortil.
