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La Miroiterie 06 s’appuie sur la RSE pour devenir numéro un de son secteur
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La Miroiterie 06 s’appuie sur la RSE pour devenir numéro un de son secteur

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Frantz Muller a créé la Miroiterie 06 il y a dix ans et veut en faire la plus grande miroiterie de l’ouest des Alpes-Maritimes. Une ambition guidée par sa politique RSE qui passe par une démarche environnementale mais aussi par une attention particulière donnée à ses salariés.

La Miroiterie 06 compte deux sites dans les Alpes-Maritimes, à Pégomas et à Grasse, et compte une dizaine de collaborateurs — Photo : Olivia Oreggia

Créer "une structure de démantèlement, de recyclage et d’amélioration du cycle de vie du verre", voilà le dernier projet RSE qu’est sur le point de mettre en œuvre Frantz Muller, dirigeant et fondateur de la Miroiterie 06 (CA 2023 : 1,3 M€ et 1,5 M€ en prévision pour 2024) implantée en pays de Grasse et qui adresse les professionnels du Bâtiment.

Un centre de tri du verre plat

"Nous allons récupérer produits verriers et menuiseries pour les démonter et les apporter dans des centres de tri, explique-t-il. Le verre sera ainsi récupéré par Saint-Gobain pour être remis directement dans le cycle de vie du produit." Et il y a de quoi faire dans le secteur en matière de recyclage puisqu’en France, 95 % des 200 000 tonnes de verre plat issu de la déconstruction partent à la benne. Rien à voir avec le verre ménager des bouteilles et bocaux.

Frantz Muller souhaite ce centre opérationnel avant la fin de l’année en cours. "Cela donnera un sens encore plus important à ce qu’on fait en créant des emplois auprès de personnes en difficulté, des personnes handicapées par exemple encadrées par un personnel spécifiquement formé, et en économisant les ressources naturelles que sont l’eau et le sable dont la réserve mondiale s’épuise. Dans mon équipe déjà, si je ne demande jamais de ratios de rentabilité, je demande en revanche à chacun d’être économe dans tout ce que font les salariés."

Un verre bas carbone

Le verre est un matériau 100 % recyclable. Valorisé, il entrera dans la composition d’Oréa, produit bas carbone de Saint-Gobain, fournisseur principal de la miroiterie azuréenne, fabriqué aux deux tiers avec du verre recyclé. "Je veux le systématiser dans notre démarche auprès de nos clients, assure Frantz. Bien sûr, cela me coûtera plus cher mais je ferai le choix, dès que nous déménagerons ou nous agrandirons, de basculer entièrement sur ce produit." Cette extension se fera dès que l’entrepreneur trouvera le local idoine, lui permettant de réunir ses deux sites de Grasse et de Pégomas et sa dizaine de collaborateurs. À la fois pour une meilleure "synergie" des équipes, mais aussi pour encore accélérer. Car son but est de "devenir la plus grande miroiterie de l’ouest des Alpes-Maritimes". Pour ce faire, "il faut avoir une base saine et solide. Cela passe par des engagements, des gens, des fournisseurs triés sur le volet…" En un mot résumé, ou plutôt un acronyme, par la RSE.

La Miroiterie 06 adresse les professionnels du Bâtiment — Photo : Olivia Oreggia

La gestion de l’humain au cœur de tout

Née il y a dix ans, La Miroiterie 06 a "toujours été très engagée dans la RSE. Pour beaucoup c’est du marketing, pour moi c’est un état d’esprit, pose le dirigeant. Dès l’ouverture de l’entreprise, j’ai mis en place un contrat d’intéressement pour tous les employés, que j’ai maintenu les années difficiles. J’ai changé leurs horaires pour qu’ils finissent avant les embouteillages de 17 heures. Ce n’est pas un détail, car ils ont tous une vie à côté."

"Je dois prendre soin de mes salariés, pour qu’eux prennent soin des clients."

Une vie que l’entreprise, dans son rôle social, prend pleinement en considération. "Parmi mes salariés, il y a un qui sort de prison, un autre en échec professionnel qui n’est pas issu de la miroiterie et qui est devenu chef d’atelier, un autre encore, âgé de 27 ans, qui améliore son savoir-être et parvient peu à peu à équilibrer sa vie professionnelle et personnelle ; Céline était vendeuse pour une marque de vêtements, elle ne connaissait pas les jours fériés et les ponts, elle est désormais ma référente commerciale, elle a compris qu’il fallait personnifier la relation commerciale avec les clients. Aujourd’hui, si je veux que ça marche, je dois prendre soin d’eux, pour qu’eux prennent soin des clients".

Ainsi l’entreprise a basé son modèle économique moins sur la vente du verre que sur la vente du service : réactivité, qualité des produits et de l’accueil, "sourire, approche personnalisée…

Les gens attendent de nous de la simplicité. Ce que je veux apporter c’est une amélioration de leur qualité de vie. Et ce qui doit marcher pour les clients, doit aussi marcher pour le personnel."

Une vision de chef d’entreprise transformée

C’est en discutant il y a des années avec Jean-Pascal Decroix, dirigeant de STME à Grasse, très engagé sur la RSE, que Frantz Muller a eu "le déclic". Les deux marathoniens sont devenus amis et les graines semées pendant leur échange ont peu à peu nourri sa réflexion jusqu’à intégrer cette année le dispositif CEDRE, programme de la Région sud qui, pendant trois ans, accompagne et finance des PME dans la structuration de leur démarche une démarche RSE. "Tout s’imbrique, résume-t-il. On entre dans la RSE par un fenestron et on ressort avec énormément de choses dont une prise de conscience qu’on peut faire beaucoup mieux que ce qu’on fait, individuellement, collectivement. C’est une transformation complète de ma vision de chef d’entreprise."

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