Depuis Charleville-Mézières, dans les Ardennes, la start-up Bodyfeed (4 salariés) développe le "Gravity Waves", une table de décompression vertébrale inclinable et ajustable à la morphologie du patient. Après six années de R & D, l’entreprise a obtenu en juin 2024 le marquage CE médical de classe 1, qui prend en compte des critères de qualité et de sécurité. Ce qui lui a permis de lancer sa technologie à la commercialisation d’un même bond.
Le Gravity Waves, breveté en France et aux États-Unis, a nécessité un investissement de 1,5 million d’euros pour son développement. Cette enveloppe a été alimentée par une levée de fonds de 700 000 euros et environ 500 000 euros de subventions.
Un dispositif non invasif
"9 français sur 10 ont déjà souffert du dos", chiffre Charlotte Bouchet, directrice générale et associée de Bodyfeed. Gravity Waves permet de prendre en charge et de prévenir les troubles musculosquelettiques. La table utilise la gravité pour créer une décompression douce et comprend également des vibrations à destination de bien-être. "Contrairement aux tables de traction, c’est un dispositif non invasif", avance Charlotte Bouchet.
La technologie est destinée à être utilisée par des médecins généralistes et spécialistes, comme des rhumatologues ou des médecins du sport. Ces derniers peuvent manier la table de décompression depuis une application, en utilisant le mode manuel, ou en lançant une séance programmée à l’avance, qui peut être personnalisable en fonction des besoins du patient.
Atteindre l’équilibre en 2026
Les premières tables devraient sortir des ateliers de Bodyfeed en novembre 2024. La production est assurée par plusieurs sous-traitants ardennais et français. Puis l’assemblage et le câblage sont pris en charge par la start-up. À ce titre, l’entreprise devrait prochainement déménager pour des locaux plus grands, et grossir ses effectifs. "Le but, c’est de créer de l’emploi direct, dans les Ardennes. Fin 2025, nous devrions être une dizaine de salariés", chiffre la directrice générale.
Le produit sera commercialisé à la fois dans les secteurs publics et privés. "Jusqu’ici, le taux de satisfaction se situe au-delà des 99 %. Nous pensons avoir rapidement un effet boule de neige", poursuit Charlotte Bouchet, qui anticipe d’atteindre l’équilibre en 2026.
Des ambitions en Europe voire aux États-Unis
Dans un second temps, la start-up envisage de commercialiser le Gravity Waves aux États-Unis, en plus de la France et de l’Europe. "Nous pourrions ouvrir une filiale", avance la directrice générale.
Pour accompagner la commercialisation de son produit, l’entreprise n’exclut pas non plus la piste d’une seconde levée de fonds, avec un acteur des medtech.
Une nouvelle piste de R & D
Si l’entreprise est actuellement concentrée sur son lancement à la commercialisation, la R & D ne s’arrête pas pour autant. "Nous souhaitons travailler sur l’automatisation de la table, pour pouvoir s’attacher et lancer un programme tout seul", annonce Charlotte Bouchet.