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La Malaisie, nouvelle terre de prospection pour Daussan
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La Malaisie, nouvelle terre de prospection pour Daussan

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Laurène Weizman, la jeune dirigeante de Daussan à Woippy (Moselle), identifie le marché malaisien comme offrant d’intéressantes perspectives à l’export pour ses revêtements d’usure et accessoires pour la coulée de l’acier.

Laurène Weizman représente la quatrième génération de dirigeants familiaux — Photo : Daussan

Dans la famille Daussan, on demande l’arrière-petite-fille, Laurène Weizman. La jeune femme de 28 ans a répondu favorablement il y a deux ans à l’invitation à prendre la présidence de l’entreprise basée à Woippy (Moselle), quittant ses fonctions de cheffe de projet au sein de la foncière immobilière Compagnie de Phalsbourg. La représentante de la quatrième génération de dirigeants familiaux donne un nouvel élan à cette PME emblématique de 200 salariés (chiffre d’affaires de 43 millions d’euros en 2023), spécialiste des revêtements d’usure et accessoires pour la coulée de l’acier.

Deux sites de production en Turquie

Diplômée de l’école supérieure de commerce Essec, la dirigeante de Daussan sait que l’avenir de l’entreprise née en 1936 s’écrit à l’international. Le site de Woippy où travaillent 60 personnes, exporte d’ores et déjà 70 % de sa production. Le recul inexorable de la sidérurgie lorraine avait poussé les générations précédentes à sortir de l’Hexagone. L’entreprise dispose ainsi d’une filiale de distribution commerciale à Varese (Italie) et de deux sites de production modernes en Turquie, un autre important pays producteur d’acier. Cependant, "l’hyperinflation et la concurrence de plus en plus rude sur le marché turc, auxquelles s’ajoutent les consolidations d’entreprises au niveau international, nous poussent à explorer de nouveaux horizons", livre Laurène Weizman.

L’entreprise conçoit des revêtements à projeter pour la protection des accessoires de coulée continue de l’acier — Photo : Daussan

Solides concurrents allemand et britannique

Daussan est monté dernièrement à bord d’un programme export de Business France qui le conduit à cibler la Malaisie. Par comparaison à l’Inde ou l’Indonésie, ce marché intéresserait moins les géants du secteur comme l’allemand RHI Magnesita ou le britannique Vesuvius, des groupes de plus de 10 000 salariés. Le pays d’Asie du sud-est bénéficie par ailleurs "d’une production d’acier en forte croissance sur les cinq dernières années" et de "barrières au commerce international pas trop élevées quand on observe les indices de corruptions, de climat des affaires, de présence de produits étrangers, etc.", explique la dirigeante.

Pour aborder ce marché, l’entreprise bénéficie d’une certaine image de marque. Dans les années 1980, elle a été précurseur des solutions projetées pour la protection des accessoires de coulée de l’acier, une méthode aujourd’hui utilisée partout dans le monde. Cette rupture technologique est venue se substituer aux plaques préfabriquées en atelier et assemblées à la manière de Tetris.

Diversification dans le secteur du bâtiment

La poudre de couverture baptisée "dossolite" est mélangée à de l’eau dans les aciéries, puis projetée dans les répartiteurs, des moules dans lesquels les poches déversent l’acier liquide à 1 500 °C avant son écoulement dans des lingotières. "Notre cœur de métier c’est la chimie, avec des gammes conçues sur mesure. Par exemple, sur une quinzaine de sites du groupe sidérurgique ArcelorMittal, chacun à une formule de dossolite différente", aime rappeler Laurène Weizman. À raison d’une tonne de dossolite pour produire 1 000 tonnes d’acier, le marché est conséquent. Cela n’a pas empêché Daussan de se diversifier dans les produits d’isolation thermique et de protection incendie pour le bâtiment, un secteur qui représente 20 % de son chiffre d’affaires.

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