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La France reste le pays le plus attractif pour les investisseurs étrangers "mais cette position n’est pas acquise" selon EY
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La France reste le pays le plus attractif pour les investisseurs étrangers "mais cette position n’est pas acquise" selon EY

Pour la cinquième année consécutive, la France est le pays le plus attractif en Europe en matière d’investissements directs étrangers. Mais le deuxième volet du bilan de l’attractivité réalisé par EY souligne le besoin d’agir face à la concurrence internationale. Entre course à l’IA, réindustrialisation et décarbonation, la France devra batailler pour garder sa première place.

La France est en concurrence avec les autres pays européens mais également les États-Unis pour attirer les investisseurs internationaux — Photo : Planum - stock.adobe.com

Bonne nouvelle : la France est le pays le plus attractif en Europe en matière d’investissements directs étrangers (IDE). Pour la cinquième année consécutive, la France reste sur la première marche du podium avec près de 1 200 projets d’IDE en 2023. Suivent le Royaume-Uni (avec 985 projets) et l'Allemagne (733 projets).

Mais cela va-t-il durer ? Alors que la concurrence internationale s’intensifie et que les stratégies des entreprises évoluent, le deuxième épisode du baromètre du cabinet EY publié en juin 2024 s’interroge sur la poursuite de ces résultats.

IA et innovation, "une dynamique émergente "

Sur le terrain très concurrentiel que représente l’IA, la France devance les autres pays européens, avec 18 projets d’IDE en 2023. Mistral Ai, Mirakl sont autant d’entreprises françaises qui font rayonner l’Hexagone en matière d’intelligence artificielle. Cependant, EY tempère : "Il est évident que cette dynamique n’est qu’émergente et sans doute insuffisante pour nourrir les besoins gigantesques dans ce domaine".

L’Hexagone séduit également en termes d’innovation. La France est vue comme le pays le plus attractif en Europe pour "aider les entreprises à utiliser, développer et investir dans la technologie", et ce pour 31 % des dirigeants étrangers. Dans ce classement, Paris est suivie de près par Berlin (27 %).

Améliorer le climat social et la qualité de vie

Selon EY, de nombreux facteurs sociaux jouent un rôle dans l’attractivité de la France. Les divergences sociales en France sont source de crainte pour les investisseurs étrangers. "Le climat social hexagonal (manifestations contre la réforme des retraites, émeutes en banlieues…) a marqué les esprits des dirigeants internationaux" affirme EY.

En 2024, la qualité de vie n’arrive donc qu’en 13ème position parmi les paramètres "les plus susceptibles d’influencer positivement leurs décisions d’investir en France". Une donnée en recul par rapport à 2023 (8e position).

La qualité de vie passe aussi par d’autres facteurs. Les investisseurs étrangers semblent apprécier les infrastructures de transport (pour 25 % d’entre eux) ainsi que l’éducation et la formation (22 %). L’accès au logement reste à améliorer, se loger étant difficile dans de nombreuses villes de France. De même, près de 19 % des dirigeants étrangers pensent que la France devrait perfectionner ses systèmes sociaux et de santé.

Accélérer sur la décarbonation

Si la France est considérée par les investisseurs étrangers comme "l’un des pays les plus favorables à l’attente de leurs objectifs environnementaux", le pays doit "accélérer" sur certains volets de cette politique, avance EY. C’est notamment le cas sur les nouveaux modes de production énergétique et l’accompagnement à la décarbonation.

EY relève la concurrence avec l’IRA (Inflation Reduction Act) aux États-Unis : dès 2023, le nombre d’IDE en provenance des États-Unis a chuté de 15 % par rapport à 2022. Une baisse "sans doute aussi liée aux arguments développés par l’IRA et aux différents crédits d’impôts ou subventions consacrées aux États-Unis à l’investissement décarboné". Pour EY, "l’Europe doit trouver une réponse plus efficace, être plus simple et moins contraignante".

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