En septembre, l'incubateur de Kedge Business School, Kedge Entrepreneurship, qui fête en 2024 ses dix ans d’existence, lance, à Marseille, son premier incubateur thématique. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Nous lançons en effet sur le territoire d’Aix-Marseille, notre premier incubateur thématique positionné sur l’agriculture et l’alimentation durable. L’idée est de soutenir les entreprises au début de leur existence et d’en accompagner une dizaine par an. L’objectif est de créer ce nouveau programme en partenariat avec d’autres structures et qu'il soit réellement porté par un collectif et non simplement une émanation de Kedge Business School. Nous voulons que tout le monde se l’approprie afin de faire rayonner notre territoire. Pour cette initiative, nous nous appuyons notamment sur notre centre de recherche en alimentation, vin et hospitalité et sur notre partenariat avec l’école d’ingénieur Isara de Lyon, qui forme en agronomie, agroalimentaire et environnement et avec laquelle nous avons des étudiants en double diplôme. Nous disposons donc d’un important vivier en termes de professeurs et d’étudiants. La première promotion devrait démarrer courant novembre.
Depuis dix ans, Kedge Entrepreneurship accompagne des start-up sur l’ensemble des implantations de Kedge (Marseille, Bordeaux, Toulon et Paris), quel est le bilan de votre action ?
Le premier incubateur mis en place par Kedge Business School a vu le jour à Marseille. C’est une démarche qui est vraiment dans l’ADN de Kedge Marseille : l’entreprise, la création d’entreprise, l’innovation… La première promotion a regroupé 15 projets de start-up issus de nos étudiants ou de nos jeunes diplômés. Aujourd’hui, sur l’ensemble de la France, nous recevons plus de 1 000 candidatures et nous accompagnons 400 projets par an, dont une centaine en Région Sud (Kedge est également implantée à Toulon, NDLR).
En 2017, la Fondation Daniel et Nina Carasso a fait don d’un million d’euros à l’école, ce qui nous a permis notamment de créer des espaces totalement dédiés à l’entrepreneuriat dans nos différents campus. En 2020, pendant le confinement, nous avons été la première grande école de commerce à lancer un incubateur 100 % digitalisé, qui combine du contenu pédagogique en ligne et des séances de formation en visio. En 2021, nous avons ensuite lancé un programme dédié aux femmes entrepreneuses engagées, en partenariat avec l’association The Wonders. Au final, nous retenons près de 45 % de femmes dans nos programmes d’incubation et 67 % des projets ont une vocation sociétale ou environnementale. Nous avons ensuite un programme d’accélération, qui accueille une quinzaine d’entreprises par an.
Vous accompagnez les étudiants dans la démarche de création d’entreprise, mais aidez-vous également au financement de ces jeunes entreprises ?
En 2022, nous avons créé le fonds prêt d’honneur de Kedge, doté de 140 000 euros, avec pour objectif d’octroyer un prêt à taux zéro d’une valeur pouvant aller jusqu’à 40 000 euros aux porteurs de projets essentiellement issus de nos programmes d’incubation. Bpifrance nous accompagne dans cette initiative. En 2023, sept entreprises ont bénéficié de ces financements pour 100 000 euros. Par ailleurs, nous disposons, depuis 2018, d’un réseau de business angels, issus du réseau des 75 000 diplômés de l’école. Depuis 2021, nous avons dynamisé nos relations avec ce réseau et, entre 2021 et 2023, 450 000 euros ont été investis par ses membres dans les start-up, contribuant à environ 20 millions d’euros de levées de fonds. Enfin, depuis 2022, nous disposons de la société Kedge BS Participations, qui a levé près d’un million d’euros au début 2024 et est notamment intervenue à hauteur de 50 000 euros dans la start-up Mao Boa, qui a développé une plateforme numérique permettant aux entreprises de mieux impliquer leurs collaborateurs dans une démarche RSE.
