À l’inverse de son frère Michel, anciennement à la tête de GT Location - l’autre branche du groupe GT -, Eric Sarrat n’avait pas voulu transmettre les rênes de GT Logistics. Une belle machine de 1 400 collaborateurs qui gère la logistique d'une quarantaine de sites clients (Stellantis, Framatome, CEA de Saclay...) pour 107 millions d’euros de chiffre d’affaires. Il a créé la filiale en 2001 pour diversifier les activités du groupe. Omniprésent même pendant ses années de lutte contre la maladie, Eric Sarrat a laissé une place délicate à occuper mais des consignes : "pérenniser l’entreprise sans soucier son épouse et ses filles", rappelle Frédéric Ruppli.
Membre du comité stratégique du groupe depuis 2007, ce dernier a répondu à l’appel d’Eric Sarrat en 2023 pour assurer la continuité de la présidence. Si la logistique n’est pas son secteur de prédilection, le "serial investisseur" comme il se définit, est en revanche rompu à l’exercice de la gouvernance. C’en est même devenu sa spécialité, via Ardens, la société de capital-investissement qu’il a cofondée en 2003 et à travers laquelle il a racheté 29 PME.
Une présidence non opérationnelle au profit d’une direction générale exécutive
Pour GT Logistics, il prône de nouvelles règles de fonctionnement, inspirées de GT Location, avec une présidence non opérationnelle au profit d’une direction générale exécutive. "La famille a une prérogative actionnariale par essence et une prérogative dirigeante si elle le souhaite", complète Frédéric Ruppli, ouvrant la porte aux filles d’Eric Sarrat dont seule une d’entre elles siège au conseil d’administration. Depuis le départ inattendu du directeur général Rodolphe Cavaglieri en février, il s’appuie sur Jérôme Gasquet, autre profil chevronné. Imprégné de logistique, cet ancien directeur supply chain monde de Danone Boissons et directeur commercial et marketing de Geodis avait déjà été appelé à la rescousse pour une mission de 18 mois en 2012. Cette fois encore, il considère son poste comme temporaire, le temps de recruter pour début 2025 le futur DG permanent.
Muscler la performance industrielle
Sans attendre, Frédéric Ruppli et Jérôme Gasquet s’attèlent à dresser les grandes lignes du futur plan stratégique 2025-2030. "Notre mission est de tirer la quintessence de l’ADN de l’entreprise pour appuyer sur l’accélérateur là où nous sommes bons", résume le président.
Priorité n°1 : muscler la performance industrielle. "Nous sommes dans l’obligation de creuser les méthodes de standards, notamment pour l’aéronautique et la Défense qui montent en cadence", justifie Jérôme Gasquet. 95 % de la clientèle de GT Logistics est industrielle et les dirigeants s’en félicitent puisque le marché se porte bien.
Parmi les pistes sur la table, les dirigeants envisagent de segmenter les activités et d’investir davantage le secteur de l’énergie "où nous sommes encore peu présents" estime Jérôme Gasquet, qui rappelle néanmoins le contrat tout récent avec Total Energies à Givors (Rhône). Le maillage est aussi au cœur de la stratégie ainsi que, en transversale, les actions qui émergeront de la feuille de route tracée d’ici l’automne par la Convention des entreprises pour le climat signée par GT Logistics en 2023.
