Le mois dernier, GRDF présentait ses nouveaux objectifs de décarbonation pour 2030. C’est désormais au tour des acteurs locaux. La filiale régionale des Pays de la Loire du fournisseur de gaz a ainsi dévoilé son nouveau siège flambant neuf, près de la gare de Nantes, et présenté ses propres ambitions. "Dans les Pays de la Loire, nous portons l’objectif d’atteindre les 25 % de gaz vert dans notre réseau en 2030, contre 20 % à l’échelle nationale", présente Véronique Bel, directrice "clients territoires" chez GRDF Centre Ouest.
Les méthaniseurs en plein boom
Pour ce faire, la région compte surtout sur le biométhane. Actuellement 60 méthaniseurs fonctionnent sur le territoire. "Nous produisons ainsi 1 TWh par an de gaz vert, ce qui représente 6 % du gaz consommé. Seize autres méthaniseurs sont en cours de construction", poursuit Véronique Bel. Il semble que GRDF ne rechigne pas à financer ces installations. Depuis 2014, environ 300 km de réseau ont permis de raccorder ces méthaniseurs, soit un investissement d’environ 30 millions d’euros. "Nous continuerons d’investir, pour ajouter environ 100 km de réseau en plus par an", précise Véronique Bel. Mais au-delà de l’aspect financier, il faudra aussi résoudre l’équation foncière. "Il faut que les installations s’inscrivent dans le paysage, à une certaine distance des habitations. Il faut pour cela inclure les riverains au plus tôt dans les concertations", analyse Véronique Bel. Cette dernière compte également sur la loi de simplification, actuellement en discussion, pour faciliter les installations.
La production par "pyrogazéification" en attente d’un cadre tarifaire
Pour atteindre les 25 % visés, GRDF devra passer d’ici 2030 à 4,4 TWh par an de gaz vert. "Grâce au biométhane, nous devrions atteindre les 3,8 TWh", se réjouit la directrice clients. Pour compléter, GRDF mise sur l’émergence de la "pyrogazéification". Ce procédé permet d’utiliser des résidus agricoles ou forestiers secs, pour produire du gaz, à l’inverse de la méthanisation qui consomme des résidus humides. "De plus, là où un méthaniseur moyen produit entre 20 à 25 GWh, un pyrogazéifieur peut monter à 80 GWh", souligne-t-elle. Néanmoins, il reste pour l’instant difficile de donner une date d’émergence pour cette nouvelle technologie. "Nous sommes depuis un an dans l’attente d’un appel à projets de l’Ademe qui permettra de fixer un cadre tarifaire", appuie Véronique Bel.
Des innovations pour aider les industriels
En parallèle du gaz vert, GRDF mise aussi sur l’accompagnement de ses clients, notamment des industriels, afin de réduire les consommations. "Nous pouvons livrer une vision et les perspectives d’évolution de la réglementation liée au gaz vert, présente la directrice clients. Nous devons aussi les écouter car leurs demandes et besoins varient. Le secteur agroalimentaire produit par exemple des déchets méthanisables, et peut ainsi contribuer à ce virage".
Innovation avec la chaudière industrielle bas-carbone
GRDF mise aussi sur des innovations, comme la chaudière industrielle bas-carbone Ch0C, lauréate de l’appel à projets France 2030. Le remplacement de 1 000 chaudières industrielles par cette innovation pourrait éviter l’émission de 4 millions de tonnes de CO2 par an. Sa commercialisation est attendue pour 2025.
