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France Élévateur dédie deux lignes de production aux machines de sa maison mère
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France Élévateur dédie deux lignes de production aux machines de sa maison mère

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Le fabricant de nacelles élévatrices, France Élévateur, basé à Flavigny-sur-Moselle en Meurthe-et-Moselle, augmente sa capacité de production avec deux nouvelles lignes dédiées aux produits Ruthmann et Versalift. Le groupe américain Time Manufacturing Company veut accroître les synergies entre des structures autrefois concurrentes.

Les nacelles développées par Ruthmann permettent de travailler jusqu’à 100 mètres de haut — Photo : Jean-François Michel

Pour le directeur général de France Élévateur, Charles Goffin, "c’est une première étape dans les synergies possibles au sein du groupe". Fin mai, sur le site du fabricant de nacelles élévatrices de Flavigny-sur-Moselle, en Meurthe-et-Moselle, deux nouvelles lignes de production ont été mises en service : une augmentation de capacité pour l’ETI lorraine, qui pèse environ 120 millions d’euros de chiffre d’affaires et emploie 400 personnes, dédiée non pas à des produits France Elévateurs, mais à ceux de deux entités de sa maison mère, le groupe américain Time Manufacturing Company.

"Créer de la valeur autour du besoin du client"

"Nous sommes leader en Europe avec trois marques majeures, France Élévateur, Versalift et Ruthmann, et nous pouvons accompagner les clients là où les autres ne le peuvent pas, avec du matériel permettant de travailler de 10 à 100 mètres de haut. C’est notre stratégie : créer de la valeur autour du besoin du client", détaille Roman Rariy, CEO de Time Manufacturing Company.

Propriétaire de France Élévateur depuis juin 2022, fabricant de dimension mondiale de plateforme élévatrice, le groupe américain Time Manufacturing Company, basé à Waco au Texas, possède en effet deux autres fabricants de nacelles élévatrices européens, l’allemand Ruthmann et le danois Versalift. Revendiquant une place de numéro un mondial dans le secteur de la nacelle sur camion, malgré sa discrétion sur ses résultats, le groupe Time Manufacturing Company emploie plus de 2 500 salariés dans 10 sites de production et livre 80 pays.

Le CEO de Time Manufacturing Company, Roman Rariy (deuxième à gauche), entouré Martin Lybæk Christiansen (Versalift), Charles Goffin (France Elévateur) et Uwe Strotmann (Ruthmann) — Photo : Jean-François Michel

Un site, trois marques

"Nous avons investi seulement quelques centaines de milliers d’euros pour adapter les lignes de production, essentiellement dans de l’outillage", dévoile Charles Goffin. Un investissement minimum pour faire de l’usine France Élévateur de Flavigny-sur-Moselle la première capable de produire des véhicules des trois marques européennes de Time Manufacturing Company.

70

Opérant sur 25 000 m2, le site de Flavigny-sur-Moselle produit actuellement autour de 70 véhicules par mois, contre jusqu’à 120 véhicules lors du pic d’activité liés au déploiement de la fibre optique, en 2020. Le marché des télécoms a en effet tiré la croissance de France Élévateur pendant quelques années : en 2019, l’industriel pesait encore 60 millions d’euros de chiffre d’affaires et employait 350 personnes, avant de prendre position fermement sur les marchés liés au déploiement de la fibre optique. "Ce chantier est largement derrière nous aujourd’hui", concède Charles Goffin.

Des délais de deux ans chez Ruthmann

Pour autant, les synergies mises en place avec les entités du groupe Time Manufacturing Company vont permettre à l’activité de se maintenir au-delà des 100 millions d’euros. En quasi-monopole sur le marché des nacelles à très longue portée, avec des solutions pour aller travailler de 30 mètres à plus de 100 mètres de haut, l’allemand Ruthmann affiche un carnet de commandes plein avec des délais pouvant aller jusqu’à deux ans. "Inadmissible pour les clients", tranche Uwe Strotmann, directeur général de Rauthmann. "Nous savions que le site de Flavigny disposait de capacités de production disponibles, avec des techniciens talentueux, aussi, nous avons proposé au groupe de faire fabriquer les kits portant nos bras télescopiques chez France Élévateur."

Pour rendre l’opération possible, une équipe dédiée de France Élévateur s’est rendue pendant six semaines en Allemagne, pour maîtriser les procédés et les façons de faire de Ruthmann. "Actuellement, nous sommes en capacité d’assembler 4 kits par mois", précise Charles Goffin. "L’enjeu est d’aller jusqu’à 6 kits par mois."

Des nacelles de Versalift sont assemblées sur le site France Elévateur de Flavigny-sur-Moselle — Photo : Jean-François Michel

L’énergie en commun pour passer à l’électrique

Même stratégie pour la ligne dédiée au matériel Versalift : "L’enjeu est de répondre dans les meilleurs délais à la commande d’un grand compte français opérant dans les télécoms", explique Charles Goffin. En faisant produire en Lorraine plutôt que dans le nord de l’Europe les véhicules Versalift, le groupe américain veut soigner le service client. Pour les équipes de France Élévateur, l’enjeu est maintenant de sortir entre "20 et 30 véhicules par mois", précise Charles Goffin.

Avant de réfléchir à l’avenir de leurs marques respectives au sein du groupe américain, le directeur général de Versalift, Martin Lybæk Christiansen, préfère se concentrer sur le développement d’une gamme électrique, capable de répondre aux attentes des clients. "Partout à l’échelle de l’Europe, les centres-villes se ferment aux véhicules thermiques. Pour l’instant, nos clients sont encore dans l’incertitude, mais les obligations réglementaires vont arriver et il faudra être prêts", assure le directeur général du danois Versalift.

Le site lorrain embauche

Les deux anciens concurrents, Versalift et France Élévateur, ont travaillé à l’électrification de leur gamme, mais sans rencontrer de succès sur le marché. "Cela représente moins de 2 % de nos ventes", regrette Charles Goffin. Avec une explication simple : une nacelle élévatrice sur porteur électrique est deux fois plus chère que son équivalent thermique. Pour autant sur le passage à l’électrique, les trois marques européennes de Time Manufacturing Company vont aussi faire jouer des synergies : "Nous travaillons avec des véhicules Mercedes, les équipes de France Élévateur sont concentrées sur les véhicules Renault et Versalift maîtrise bien les véhicules Ford", détaille Uwe Strotmann. "Mais dès qu’une équipe maîtrise les spécificités d’une marque, c’est tout le groupe qui en bénéficie."

Des perspectives de développement qui alimente la confiance du directeur général de France Élévateur. Employant actuellement 400 personnes, dont 220 à Flavigny-sur-Moselle, le dirigeant recherche "une vingtaine de salariés supplémentaires" pour répondre au carnet de commandes.

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