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Face à la fuite des compétences, les entreprises alsaciennes lancent un grand "job dating" à Paris
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Face à la fuite des compétences, les entreprises alsaciennes lancent un grand "job dating" à Paris

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L’herbe est-elle plus verte à Paris ? C’est au Parc des Princes, en septembre, que les entreprises alsaciennes iront chasser leurs futurs collaborateurs à l’occasion d’un grand job dating. Une première opération collective pour des PME issues d’une région frontalière qui subit de plein fouet la concurrence des marchés limitrophes, suisse et allemand, et voit ses compétences traverser le Rhin.

Pascal Wespiser a repris Gezim en 2008. Il a depuis diversifié les activités autour des métiers RH, réunies au sein de Link Group qu’il a créé. Il sera le fer de lance de la région à Paris — Photo : © Link Group

Hager, Socomec, Cryostar, Électricité de Strasbourg, Crédit Mutuel Alliance Fédérale, l’aéroport de Bâle Mulhouse… Toutes n’ont pas encore signé, mais elles ont témoigné, tout comme une dizaine de PME et ETI alsaciennes mobilisées, d’un vif intérêt pour la démarche de s’engager dans un job dating qui aura lieu à Paris le 19 septembre 2024.

L’objectif est triple : promouvoir les marques employeurs, communiquer collectivement sur la qualité de vie en région pour, in fine, séduire les futurs candidats sans se cannibaliser. L’opération séduction, menée par l’Adira l’agence de développement de l’Alsace qui a lancé en avril sa marque employeur territoriale "Bien en Alsace", a été confiée au groupe Link (Gezim, Skayl) dirigé par Pascal Wespiser.

"Le recrutement est devenu la deuxième difficulté des entreprises derrière le carnet de commandes"

"Nous allons chercher des profils de techniciens supérieurs, des ingénieurs, des profils bac + 3 et plus mais aussi des profils hyper pointus, précise le PDG de Link. Le recrutement est devenu la deuxième difficulté des entreprises derrière le carnet de commandes". Malgré un léger retrait de l’intérim (moins 10 % sur 2024, avec un niveau équivalent à celui de 2021) tous les secteurs sont touchés. "On ne trouve plus de gens qualifiés. Et cette pénurie se confirme aussi dans l’industrie, le développement informatique, l’IA, les professions médicales", se désole le dirigeant.

40 %

Les profils d’ingénieurs, de chefs de projets, de développeurs, de techniciens de maintenance font cruellement défaut. "Certaines écoles d’ingénieurs en Alsace relèvent jusqu’à 40 % de départs de leurs élèves pour la Suisse notamment ou l’Allemagne, une fois leur cursus terminé. D’habitude, ce vivier de futurs cadres travaille là où il a étudié. Chez nous ce n’est pas forcément le cas", regrette-t-il. L’attrait de salaires plus élevés assèche le pipeline régional. "Si notre situation frontalière est une force pour nos entreprises, elle est aussi à l’origine d’une véritable hémorragie et d’une fuite des talents. Les Allemands et les Suisses sont sous pression de leur démographie, ils n’hésitent pas à venir chasser en Alsace. À titre d’exemple, le service d’oncologie de l’hôpital de Genève emploie 80 % de Français", reconnaît Pascal Wespiser.

Pour ce professionnel du recrutement, l’Alsace bénéficie de nombreux atouts qu’il s’agit de promouvoir. "On peut faire carrière en Alsace, nous avons de nombreux sièges sociaux, de très belles entreprises avec des marques employeur fortes, un cadre de vie propice avec des temps de transport réduits. Sans parler du coût de la vie."

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